Alceste hait l'humanité tout entière, dénonce l'hypocrisie, la couardise et la compromission. Et pourtant, il aime Célimène, coquette et médisante ! Le vertueux se lance ainsi dans des combats perdus d'avance qui l'acculeront à la fuite.
Cette comédie de mœurs s'inscrit aussi dans la tradition des comédies de caractère : les comportements subversifs ou conformistes de l’individu sont confrontés aux exigences de la société et aux idéologies qui la fondent, les différences de condition renvoient à des caractères et à des personnages.
La mise en scène et le jeu des comédiens nous rend spectateurs de l’indignation d’Alceste et cherche à la faire résonner pour que nos vies en soient peut-être changées ?
Molière a écrit cette pièce à l’époque de Louis XIV et de la cour de Versailles. Mais ce texte reste d’actualité aujourd’hui. La médiacratie qui enferme aujourd’hui les célébrités dans la société du paraître n’est-elle pas la transposition des courtisans contraints par l’étiquette à la cour du roi Soleil ? Ne sommes-nous pas prisonniers de notre aspiration à réussir à tout prix ? Notre conception même du bonheur n’est-elle pas altérée par les diktats de la société de consommation ?
La crise qui révolte les indignés de tous bords, fait tomber le masque des conventions révélant une réalité asservissante que dénonçait déjà Molière dans le Misanthrope. L’époque a changé mais le jeu est similaire.
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