Le jeune homme malade mentalement, le psychotique, l’étudiant en langues schizophrénique… c’est ainsi que l'auteur se nomme lui-même. Le Schizo et les langues n’est cependant pas l’exposé d’un délire -Wolfson ne délire pas - mais le récit de « moments » de la vie du « schizo » dans lesquels, tel un acteur, Wolfson se met en scène et s’offre à nos regards, avec une acuité qui fascine et une jubilante - et mordante - ironie. Car il est drôle, très drôle. Et comme un acteur, manie avec brio le simulacre. On ne sait jamais vraiment où il se tient : dans la vérité ou dans la simulation ? dans le tragique ou l’ironie ? dans la folie ou la raison ?
L’écriture de Louis Wolfson est une machine de guerre contre l’ordre établi, le pouvoir, qu’il soit politique, familial ou linguistique et nous permet, espérons-le, de questionner et d’affronter, avec une salutaire « folie », la déraison d’une angoisse universelle.
Sylvie Reteuna
Par la Cie La Sibylle. D’après Le Schizo et les langues de Louis Wolfson, publié aux Editions Gallimard.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris