Dans un atelier de recyclage de papier, trois anciens camarades de classe, réunis pour la première fois après 13 ans de séparation, dépoussièrent leur passé jusqu’à la mise à nu du lourd secret qui les unit. Entre vengeance et pardon, quel sera le choix de la veuve : le baiser rédempteur ou la morsure mortelle ?
Une petite ville de province. Des retrouvailles entre anciens camarades de classe. Georges et Bobby finissent leur journée de travail en attendant Betty. Le lieu du rendez-vous : un atelier de recyclage de vieux papiers.
Un début aux allures de comédie, puis Betty - de retour dans sa ville natale après 13 ans d'absence – apparaît, et l'atelier va devenir progressivement le théâtre d'un huis-clos étouffant jusqu'à la révélation du lien tragique qui les unit. Les souvenirs s’égrènent, la mémoire engourdie se réveille peu à peu. Il est tellement facile d'occulter certains détails de notre passé, comme si l'on recyclait nos souvenirs tels de vieux journaux où seraient écrites les différentes phases de notre vie.
Tour à tour, chacun des trois personnages prend le pas sur les deux autres, mène la danse et subit ensuite la domination d’un autre. Ce ballet tragique nous conduit subtilement vers la fin inéluctable. La violence sous-jacente est omniprésente, perceptible dans les regards, les attitudes, clairement visible à travers les scènes de bagarre, mais la colère sourde engendrée par la douleur est parfois la plus violente.
Les bribes de souvenirs enfouis dans le grenier de l'esprit des uns et des autres vont tisser une gigantesque toile d'araignée, qui prendra dans ses rets tour à tour chacun des personnages, révélant ses faiblesses, son humanité, ou au contraire son côté obscur. La toile du passé se dessine progressivement jusqu'à la construction du tableau de vérité final.
Entre vengeance et pardon, le baiser de la veuve sera-t-il celui de la rédemption ou la morsure de cette araignée à la piqûre mortelle ?
Peut-on recycler nos douleurs en les écrasant implacablement sous le rouleau compresseur de la vie ? Peut-on en faire des balles qui deviendront à nouveau papier vierge pour écrire une autre page de l’histoire ? Ne restera-t-il pas toujours dans ces papiers des fibres cassées que l’on ne pourra jamais détruire, qui continueront de nous faire souffrir ?
Un sujet malheureusement trop d'actualité : une soirée banale entreétudiants, avec l'alcool qui coule à flots, les pulsions qui s'exacerbent, dont rien ne laisse présager l'éventualité d'une issue fatale.
"Excellente pièce d'Israel Horivitz qui n'hésite pas à se demander si l'on peut recycler nos douleurs en les écrasant implacablement sous le rouleau compresseur de la vie. Les interprètes donnent un relief fort réussi à leur jeu intense." ParuVendu, Bernard Moncel, Octobre 2009
Très belle pièce servie par un trio d'acteurs très émouvants. Une réussite. A aller voir absolument, on ressort à fleur de peau.
Très belle pièce servie par un trio d'acteurs très émouvants. Une réussite. A aller voir absolument, on ressort à fleur de peau.
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris