Le block 15

Paris 4e
du 20 novembre au 1 décembre 2007
1h20

Le block 15

Durant la seconde guerre mondiale, on déporta aussi des compositeurs et des musiciens. Dans les camps, ils continuèrent d’écrire et de jouer. Cette pièce est inspirée de l’histoire vraie d’Anita Lasker-Wallfisch et de Simon Laks.

Une page de l’histoire
Programme
La musique en résistance
Un block réservé à la musique
La presse

  • Une page de l’histoire

Durant la seconde guerre mondiale, on déporta aussi des compositeurs et des musiciens. Dans les camps, ils continuèrent d’écrire et de jouer. C’est par hasard qu’Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel découvrent leur histoire, au détour d’une petite brocante. Ils y dénichent une vieille partition qui recèle un trésor : quelques lettres jaunies par le temps. Ces lettres, ce sont celles d’une violoncelliste et d’un pianiste d’un autre temps qui furent sauvés grâce à la musique.

En reconstituant leur histoire, ils vont marcher sur leurs traces et retourner vers une époque dont le souvenir va bouleverser leur existence. C’est une page de l’histoire de la musique qui n’a jamais été écrite…

D’après l’histoire vraie d’Anita Lasker-Wallfisch, La Vérité en héritage, la violoncelliste d’Auschwitz et de Simon Laks, Mélodies d’Auschwitz. Adaptation d'Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel.

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  • La musique en résistance

La Musique est un lien entre l’homme et le temps. Elle peut être sagesse, ordre, poésie. Elle peut être aussi provocation, devenir menace, danger, détresse. C’est à travers une histoire vraie, presque incroyable, reconstituée par deux jeunes musiciens découvrant des lettres jaunies par le temps, que la Musique, telle une lumière dans le deuil, apporte la preuve qu’elle peut parfois éloigner l’horreur et la mort.

Jean Piat (en voix off en début de concert)

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  • Programme (sous réserve de modifications)

F. Kreisler – Liebesfreude – Violoncelle et piano
F. Liszt – Danse Macabre (extrait) – Piano solo
J.S. Bach – Gigue de la première Suite – Violoncelle solo
O. Greif – Sonate de requiem – Violoncelle et piano (extrait)
A. Scriabine – Feuillet d'album op.45 – Piano solo
P. Amoyel – Itinérance – Violoncelle solo
E. Bloch – Chanson juive – Violoncelle et piano
S. Laks – Sonate pour violoncelle et piano (extrait)
F. Chopin – Nocturne en ut dièse mineur (op. posthume) – Piano solo
O. Messiaen – Quatuor pour la Fin du Temps (Louange à l’Eternité de Jésus) – Violoncelle et piano
Ch-V. Alkan- Sonate de concert (Finale alla Saltarella) - Violoncelle et piano
F. Kreisler – Liebesfreude – Violoncelle et piano

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  • Un block réservé à la musique

Le Block 15 est né de la lecture des témoignages, durant la seconde guerre mondiale, de deux musiciens, Anita Lasker et Simon Laks. Ce fut pour nous un choc de constater que la musique, qui habite la majeure partie de notre vie, ait pu jouer un rôle dans de telles circonstances.

Et pourtant elle était bien là, comme une seconde peau qui les protégeait, un refuge, mais aussi parfois l’écho de la souffrance de leur âme. Comment et pourquoi avait-elle pu sauver des vies ? Est venu ensuite un irrépressible besoin de mettre nos pas dans les leurs, d’exprimer ce qu’aurait pu être la vie de n’importe quel musicien il y a 60 ans, pour peu que celui-ci ait appartenu à une minorité déclarée indigne à vivre par les nazis : juif, tzigane, homosexuel, noir…

Cette bouleversante expérience a pris corps lorsque Jean Piat, touché à son tour par ces inconcevables récits, décidait de mettre en scène, seuls, deux musiciens qui raconteraient cette histoire.

Voici donc Anita et Simon. Ils découvrent, stupéfaits, au fil des mois, que la musique va peut-être leur sauver la vie.

Le Block 15, le block réservé à la musique, est leur salut. Tous les instruments de l’orchestre y sont impeccablement rangés, rutilants. Ils font la fierté des commandants nazis. Car la musique est leur divertissement, l’amour de leur vie. Mais pour Anita et Simon, elle tient lieu de résistance et l’admirable Alma Rosé, le chef de l’orchestre des femmes, nièce de Gustav Mahler, tient tête aux SS lorsqu’ils osent l’interrompre en plein concert. Elle saura imposer à ses musiciennes une discipline de fer, seule échappatoire à la folie.

La culture et la musique ne peuvent-elles donc pas enrayer la barbarie ? La Weimar de Goethe n’est qu’à quelques kilomètres de Buchenwald et la tranquille petite saison de musique de chambre de Munich ne semble pas perturbée par les fumées sortant de Dachau. Et pourtant écoutons-la. Elle semble aussi porter en elle le meilleur de l’homme.

Simon Laks est un grand compositeur avant la Catastrophe et sa Sonate pour violoncelle et piano est créée avant la guerre à Paris par Maréchal et Perlemuter. Messiaen écrit son hypnotique et éternelle Louange à l’Eternité de Jésus au Stalag 8 d’un camp de prisonniers sur un violoncelle de fortune à trois cordes, tandis qu’un certain Kreisler se gargarise de valses dans la Vienne qui se perd. Greif nous entraîne dans d’infernales marches ataviques de la mémoire probablement entendues par son père à Auschwitz et Liszt nous dépeint une prophétique Danse des Morts.

Block revisite des thèmes bibliques immémoriaux dont Bach ne soupçonne pas encore les ruines ; Alkan et Scriabine paraissent les repousser jusqu’à l’abîme. Et Chopin, lorsque semblent pleurer ensemble victimes et bourreaux, nous rend un peu de notre humanité perdue pendant de trop nombreuses secondes. Les détenus savent bien qu’ils ne tiendront pas longtemps s’ils laissent le pouvoir de la musique entrer en eux impunément. Et pourtant, elle les préserve comme on embaume les morts, avec soin et la certitude d’une autre rive.

Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel

Emmanuelle Bertrand : Révélation soliste instrumentale en 2002
Pascal Amoyel : Révélation soliste instrumentale en 2005

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  • La presse

"Aussi incroyable que cela paraisse, il y avait à Auschwitz un bâtiment réservé aux musiciens déportés, "le Block 15". (...) Deux musiciens rescapés de cet enfer ont témoigné, Anita Lasker et Simon Laks. C'est à eux que la violoncelliste Emmanuelle Bertrand et le pianiste Pascal Amoyel, brillantissimes solistes de la jeune génération, rendent aujourd'hui un hommage d'une bouleversante intensité dans un spectacle mis en scène par jean Piat, avec la juste sobriété qui sied aux défis." Jean-Louis Ezine, Le Nouvel Observateur, 23 février 2006

"La jeune et merveilleuse violoncelliste et le pianiste au jeu musclé, guidés parla stricte mise en scène de Jean Piat, ne veulent pas jouer les comédiens ; ils se contentent d'être simples et touchants, aussi émus que le public. (...)[Un] spectacle court mais poignant (...) II faut le voir." Michel Parouty, Les Echos, 23 février 2006

"Ce duo est un grand moment d’émotion, de respect et d’intelligence, l’interprétation dramatique d’Emmanuelle Bertrand et de Pascal Amoyel est juste, et l’émotion musicale de très grande qualité est à la hauteur de leur réputation." Martine Zuber, ResMusica.com, 02 mars 2006

"Original, poignant, grave. C'est un spectacle d'une intensité comme on en voit peu, j'ajoute que la mise en scène signée Jean Piat contribue à épurer le spectacle de tout ce qui pourrait sombrer dans le pathos pour ne conserver que la corde tendue d'une bouleversante et douloureuse aventure humaine portée par une musique à nu, et cette musique est constamment, elle, portée par Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel dans une sorte de tension ardente qu'ils conservent en jouant le texte, les deux étant non pas juxtaposés, mais tissés (...)." Alain Duault, RTL

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Spectacle terminé depuis le samedi 1er décembre 2007

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