Enchaînements d'événements burlesques, tous aussi imprévisibles les uns que les autres, impliquant des personnages hauts en couleurs : Vatelin le mari du jupon courtisé, Maggy, la maîtresse anglaise, Soldignac, le mari boxeur toujours pressé, et Lucienne qui veut se venger avec Rédillon, le jeune fêtard Parisien. De quiproquos en quiproquos, les personnages aboutiront à se jouer du dindon, victime de cette farce.
Le parti pris de cette mise en scène tend à souligner tour à tour la drôlerie, la finesse, le mordant et la vivacité des reparties, où l'écriture de Feydeau, encore et toujours aussi délectable, entraine les comédiens dans une ronde infinie. Ils tournoient, virevoltent, sur un rythme endiablé, se laissent emporter un peu malgré eux dans un tourbillon de rebondissements et de répliques drôles, piquantes et foudroyantes. Cette comédie bourgeoise est une dénonciation de la société parisienne qui met en avant les faiblesses humaines, la légèreté des mœurs, la position délicate de la femme au sein du couple. Et pour autant, on finit par s'attacher à ce personnage dont on suit les aventures, tel un enfant qui tourne autour d'un gros gâteau en chocolat, touchant de naïveté. Le coureur de jupons se retrouve puni à la fin par son propre comportement, la boucle est bouclée.
8, rue de Nesle 75006 Paris