En 1730, Marivaux écrivait Le Jeu de l’Amour et du Hasard pour les comédiens italiens installés à Paris. Aujourd’hui, c’est avec volupté que l’Infini Théâtre s’est lancé dans cette création en interprétant le texte comme s’il était prononcé ici et maintenant pour la première fois. Tout semble s’inventer sous les yeux des spectateurs. La danse, métaphore du désir, s’empare des corps pour les faire rebondir sur les mots. Le jeu nous englobe dans un film dans lequel nous jouons le premier rôle : celui du regard qui met au monde la représentation - un regard jouissif et entièrement libre puisque le spectateur verra aussi ce que normalement on lui cache. L’Infini Théâtre nous présente des acteurs en répétition défiant la frontière entre la coulisse et la scène.
L’histoire se tisse autour du personnage de Silvia et de son projet de mariage. La jeune fille, moderne et ambitieuse, revendique la primauté du bonheur individuel sur les conventions sociales. Tout le monde dit que son futur est une perle mais les gens n’ont pas vécu avec lui. Vient alors à la demoiselle une idée audacieuse qui devrait lui permettre d’observer son prétendant sans être vue : elle décide d’échanger son costume avec Lisette, sa soubrette. Seulement, le "hasard" veut que le jeune homme se comporte exactement de la même manière et choisisse de se présenter à Silvia sous l’habit d’Arlequin, son valet. Les situations qui s’en suivent n’épargneront personne mais, contre la force de l’amour-propre et des préjugés, le cœur gagnera la partie. Notre rire, témoin de ce « jeu » arbitre les fautes et compte les points.
Par L'Infini Théâtre(Belgique). Distribution en alternance.
"Danse et désir - Les promis redoutent d’entrer dans la danse, si présente dans l’actuelle mise en scène de Dominique Serron, mouvante, vivifiante et allégorique qui par son intelligence ragaillardit les plus engourdis et fait aimer Marivaux aux nouvelles générations. La metteur en scène relève le défi avec élégance et danse, cette métaphore du désir qui, selon ses intentions, s’empare des corps pour les faire rebondir sur les mots. (…)" L.Bertels - Scènes / Critique, 21 octobre 2005
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