Le journal d'un fou

Paris 11e
du 14 février au 1 avril 2001

Le journal d'un fou

CLASSIQUE Terminé

Tiré du chef-d’œuvre de Gogol, l’histoire irrésistible d’un petit fonctionnaire russe qui nous entraîne, entre le rire et l’émotion, dans l’univers de la folie…

Le texte
Pourquoi le journal d'un fou ?
Note de mise en scène
La Compagnie du Praticable
Extraits de presse du « Journal d'un fou »

Le texte

Auxence Ivanov, petit fonctionnaire de la Russie tsariste du début du XIXéme Siècle, décide de commencer un journal intime. Le fait est qu'il a eu l'occasion d'assister à un phénomène étonnant : il a surpris un dialogue entre deux chiens.

Plus déconcertant encore, un de ces chiens appartient à la jeune femme dont il est secrètement amoureux, et qui est accessoirement la fille de son directeur , homme qu'il vénère et envie à la fois.

A partir de là, au fil de ses journées solitaires, sans nous laisser la possibilité de savoir s'il a ou non rêvé cette conversation, il va graduellement nous introduire dans son monde. Un monde qu'il remplit petit à petit de rêve, jusqu'à un complet détachement d'avec la réalité (la nôtre pas la sienne), en pensant qu'il est le roi d'Espagne.

Traité sur un mode comique c'est donc l'histoire de cet homme, qui pourrait être vous ou moi, qui fait un peu partie de nous, cet homme, ce Monsieur tout le monde qui, à force de frustrations, arrivé au bout de lui-même, ne peut plus que se tourner vers l’imaginaire.

Il préfère donner vie à ses histoires . Actuellement on dirait schizophrène, à l’époque on disait juste fou et l'on vous internait. Auxence Ivanov se pose finalement cette question fondamentale que nous nous sommes tous posée un jour ou l’autre : Pourquoi suis-je ce que je suis ? Pourquoi ne suis-je pas né roi ? C’est la lente plongée de cet homme vers ce que les autres nomment la folie, mais qui est pour lui l’unique échappatoire.

Pourquoi le journal d'un fou ?

Question embarrassante, à vrai dire, puisqu'au départ il n'y pas eu de réel choix d'un texte, celui-ci s'étant en quelque sorte imposé à moi.

Depuis sa découverte il y a une douzaine d'années, je n'ai jamais cessé de le relire, l'appréhendant à chaque fois d'une manière différente. Le personnage d'Auxence est devenu un compagnon de route qu'il m'arrive parfois de croiser dans la rue, je me dis alors :"tiens, c'est lui ; il a son port de tête, ou sa mine sérieuse". Je me demande :" quelle est sa folie ? Est-ce que lui aussi s'imagine être le roi d'Espagne ?.."

Je pense que nous sommes tous semblables et que nous passons beaucoup de temps à améliorer notre réalité en imagination. Je crois que chaque nuit, du fond de notre lit, nous nous plaisons à revivre la journée et à en effacer les mauvais souvenirs, ces petites plaies quotidiennes, ces petits riens qui chatouillent désagréablement notre mémoire. Parfois après une quelconque frustration, une altercation, il m'arrive de recréer un dialogue ou une situation où je serai à mon avantage. Je me dis souvent que je n'ai jamais été aussi brillant que seul dans ma chambre ou dans mon ascenseur...

Mais pour avoir la possibilité de continuer à faire ce genre de rêve il faut avoir confiance en soi et en l'avenir. Le personnage lui, finit par ne plus y croire, il renonce à sa condition, et prend la peau de quelqu'un d'autre, en l'occurrence celle d'un roi - il y a plus mauvais choix...

Si Auxence Ivanov se demande pourquoi il ne pourrait pas être roi; moi je me demande parfois : Pourquoi cet homme que nous croisons chaque jour dans l’escalier, celui qui est quelconque , banal, presque transparent à force de conformisme ; pourquoi ce même homme un jour, tue sa famille à coups de fusil avant d’en venir à se tuer lui-même ? Comment ? Par quelles phases passe-t-il dans la solitude de sa chambre ou de sa tête ?

Même si le sujet du Journal d'un fou n'est pas aussi dramatique - bien au contraire - je crois que mon attrait pour ce texte est en partie dû à la réelle fascination que j'ai pour ces gens qui sont... « bizarres ».

Ce qui m'attire le plus chez ce personnage, c'est son humanité, j'entends par là qu'il à l'air humain, j'ai toujours été un peu effrayé ou ennuyé par les héros, ou les personnages dans lesquels je ne pouvais pas me retrouver.

Ce pauvre petit fonctionnaire, c'est un peu de nos solitudes et de nos frustrations qu'il porte sur son dos, et sa folie est un peu le reflet de nos incohérences.

Note de mise en scène

La thématique du texte de Gogol recouvre plusieurs sujets :
·    la folie
·    la misère affective.
·    la misère sociale
·    la non communication
chacun des trois derniers amenant au premier.

Je me suis donc attaché, à amener la folie par ces trois biais.

Il m'a semblé qu'il était primordial que la pièce commence avec un personnage complètement sain, dont nous suivons la lente dégradation mentale. La formation de la pensée, le gestus ainsi que la manière d'appréhender son monde devait appartenir à un monsieur "normal", confronté à un fait anormal : il entend parler les chiens.

De là, au fil des journées - puisque l'histoire se divise en journées - nous avons accès, dans la solitude de sa chambre, à l'intimité de ce monsieur. Le décor quant à lui se compose d'un bureau, d'un lit, et d'une fenêtre donnant sur l'extérieur.

Les meubles aussi subissent une lente dégradation, jusqu'à devenir ceux d'une chambre d'hôpital. Il était important de trouver une action et un lieu pour chacune de ces journées. Ainsi, nous retrouvons le personnage chez lui, au ministère ou au domicile de son directeur, pour finalement le retrouver à l'asile.

Le journal en tant qu'objet sera omniprésent, car pour le personnage c'est le seul véritable interlocuteur, son seul agent de communication, et c'est cette profonde solitude qui va engendrer sa folie. Gogol était un excellent imitateur, il se plaisait beaucoup à singer les gens dont il parlait, c'est un trait de caractère dont le personnage à hérité. Cet épigone marquant par là son insatisfaction de lui même, sa volonté de changer de condition.

Tour à tour violent, capricieux, séducteur malheureux, despote, ou victime nous assistons à ses comptes rendus quotidiens. Mais ce qu'il fallait absolument conserver c'était l'humour satyrique de Gogol, cette description ironique de l'homme aussi bien que de la société.

Nous avons tous, il me semble, des oeuvres que nous aimons faire partager ou découvrir, le Journal d'un fou est de celles-ci.

Olivier Costa

La Compagnie du Praticable

Au commencement, il n’y avait rien. Juste quelques jeunes comédiens sans théâtre et sans scène. Ils avaient tous une maladie chronique; celle de raconter des histoires. Il fallait faire quelque chose. Un jour, l’un dit : « J’ai chez moi des planches de chantiers ». Une autre renchérit « Et moi, j’ai une guirlande ». Un troisième qui n’avait rien; dit : « C’est pratique, j’ai justement une histoire ». Et ainsi font font font les petits comédiens, trois petits tours et puis.... un spectacle. Les planches de chantiers devinrent praticable, la guirlande devint lumineuse et l’histoire...

Il a suffit d’un petit praticable pour qu’une compagnie voit le jour. Le reste a suivi.

Quelques unes des petites histoires...

- Tryptyque, m.e.s. Olivier PY
- Tchékov, m.e.s. Mourad MANSOURI, à la Cité Universitaire
- Les géants de la montagne de Pirandello, m.e.s. Paule ANNEN, à Confluences
- Black-Out, m.e.s. Fadhel JAÎBÎ, au Théâtre municipal de Vitry, à l’Institut du Monde Arabe et au Théâtre municipal de Tunis
- La Chèvre - spectacle écrit et mis en scène collectivement sous la direction d’Olivier PY - au Lycée LAP.
- Le Cœur de la Ville - Spectacle musical jeune public.

Extraits de presse du « Journal d'un fou »

…Il faut pour jouer ce texte un comédien habité, vibrant, inquiétant. Thierry Jozé est de ceux là… Se prendre pour le roi d’Espagne est une chose, faire sentir au public qu’il peut exister des êtres humains qui y croient vraiment en est une autre. Jozé y parvient. Chapeau !
Jean-Luc JEENER FIGAROSCOPE

…Dans une mise en scène sobre et juste d’Olivier Costa, Thierry Jozé fait passer le courant de la folie avec une étonnante maestria. Une performance à applaudir.
Jean-Pierre BOURCIER LA TRIBUNE

…Thierry Jozé incarne ce personnage de Gogol avec force dans un décor unique et modulable, simple et efficace. Le tout est signé par la Cie du Praticable et l’on peut saluer un beau travail d’équipe. Fabienne ARVERS L’EXPRESS

… Le jeune comédien Thierry Jozé est habité par ce personnage torturé et drôle dans son extravagance. Son jeu est juste, vivant, convaincant. Un spectacle intelligent et distrayant, qui rend accessible l’œuvre de Gogol à tout public. Maëlle FLOT LE PARISIEN

…Olivier Costa a décelé dans ce texte de Gogol plusieurs sujets qui vont de la misère affective à la misère sociale pour déboucher sur la folie par la non-communication… Sous sa direction, Thierry Jozé vit cette longue déchéance avec une vérité pathétique qui, parfois, fait place à l’humour. Hallucinant ! André CAMP L’AVANT SCENE

… Repris par Thierry Jozé dans une mise en scène d’Olivier Costa du « Journal d’un fou » ; un spectacle magnifique… A voir absolument ! Christian BARBIER EUROPE 1

… Un spectacle vraiment fort qui étonne de par cette modestie, cette réserve et en même temps, cette force, cette intensité dans l’émotion... Véronique HOTTE FRANCE CULTURE

… Cette pièce est, pour moi, le meilleur des spectacles que j’ai vu sur la folie… Je vous recommande de réserver très vite. Quand on l’a vu, on comprend que la vérité vraie est là, c’est formidable !…  Thomas HAHN RADIO LIBERTAIRE

… La proximité du public invite à utiliser dans le jeu d’acteur toute une palette en demi-teintes. Thierry Jozé y puise à pleines mains. Agnès KUMOR RFI

…Thierry Jozé interprète son personnage avec ce qu’il faut de trouble, de fantaisie et de jubilation… Un spectacle où l’on apprend à accepter et apprécier nos propres sentiments ; tous nos sentiments. Pierre FRANCOIS France CATHOLIQUE

… Remarquablement mis en scène par Olivier Costa, ce spectacle est un petit bijou… Juliette LINDER A NOUS PARIS

… Thierry Jozé est totalement dans le personnage et l’histoire est claire et soutenue de bout en bout. C’est une belle réussite ! Frédéric AIM 36-15 PARIS

…Oscillant entre humour et tragédie, la mise en scène d’O.Costa offre à T. Jozé l’opportunité de réaliser un formidable travail d’acteur… Yonnel LIEGEOIS LA VIE OUVRIERE

… Une mise en scène riche et pleine d’imagination… Ce texte est porté avec fougue et enthousiasme par un jeune comédien Thierry Jozé… Celui-ci sait parfaitement jouer avec beaucoup de nuances sur le lyrisme de l’écriture de Gogol… Gilles CHAUVEAU LA REVUE DU SPECTACLE

…Joué avec un parfait dosage d’exaltation, de naïveté et de détresse, ce spectacle est un excellent moment à prévoir sur vos tablettes ! Caroline FABRE PARIS BOUM BOUM

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Spectacle terminé depuis le dimanche 1er avril 2001

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