Le monologue d'Adramélech

Avignon (84)
du 6 au 28 juillet 2001

Le monologue d'Adramélech

CLASSIQUE Terminé

« Ce dont on ne peut parler, c'est cela qu'il faut dire ». Pour cela, Valère Novarina fabrique littéralement des mots, découvre un vocabulaire proprement inouï jamais entendu, épaissit notre dictionnaire d'expressions, d'interjections, de verbes et de locutions, inédits.


Présentation
Note de l'auteur
Notes de mise en scène
La presse

Présentation

« Ce dont on ne peut parler, c'est cela qu'il faut dire »
C'est le titre d'un court texte, et le résumé lapidaire de l'aspiration théâtrale de Valère Novarina. Pour cela, il fabrique littéralement des mots, découvre un vocabulaire proprement inouï jamais entendu, épaissit notre dictionnaire d'expressions, d'interjections, de verbes et de locutions, inédits.
Toutes les histoires ont déjà été racontées, le destin individuel n'est pas intéressant - « Trajet si court en lieu si con, mérite même pas d'être évoqué » - et la psychologie est épuisée depuis Beckett. Alors quoi ? Que se passe-t-il là dedans ?
Pour appréhender cet univers, laissons de coté les schémas habituels de compréhension ou d'entendement d'un texte. C'est une autre sensation qui agit, qui ne s'adresse ni à notre intelligence ni à notre sensibilité. C'est à la fois plus profond et plus simple. Plus profond car Novarina interroge les fondements de notre histoire commune, de notre statut d'animal croyant ou ayant cru. Qu'est-ce que notre humanité ?- et plus simple car chaque interrogation est dynamitée par les fulgurances d'un humour solidement ancré dans la réalité quotidienne.
C'est le globe entier qui sombre à toute allure ! Epargne à nos oreilles tes jets stupides ! Qu'est-ce qu'il marmonne çui-ci-là, qu'est-ce qu'il bronche ? Rien. Rouspète, gueule agitée. Je ne rouspète pas mais je lance ma clameur géante du trou du bord.

(Le monologue dAdramélech)

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Note de l'auteur

Après avoir vu la pièce, Valère Novarina écrit au metteur en scène Pascale Salouf, lors de la création à l'Aktéon Théâtre le 3 mai 2000.
 " Chère Pascale, merci pour ce très beau Monologue d'Adramélech, hier soir au théâtre Aktéon. Tout était juste, dans l'espace respiré et centré. Tout rayonnait de l'acteur, agir par les paroles, l'acteur parturiant, donnant naissance à l'espace par le langage. Et rien de formel. Leroussel est vrai, comme quelqu'un qui nous parle de l'autre coté du métro. C'est de loin le plus beau travail fait sur ce texte depuis sa première incarnation par André Marcon en Avignon 1985..Je me réjouis de votre projet de reprise à Avignon. Avec Amitié. " 

Valère Novarina.

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Notes de mise en scène

Comment raconter ça ? Comment dire ? Novarina est formidable : il a livré à l'acteur les clefs qui permettent de commencer le travail.
« Faut mettre son corps au travail. Et d'abord matérialistement, renifler, mâcher, respirer le texte. C'est en partant des lettres, en butant sur les consonnes, en soufflant les voyelles, en mâchant, en marchant ça très fort, qu'on trouve comment ça se respire et comment c'est rythmé... Tuer, exténuer son corps premier pour trouver l'autre,autre corps, autre respiration, autre économie qui doit jouer. » Extrait de La lettre aux acteurs
C'est cet autre corps, ce corps second qu'il s'agit d'apprivoiser, c'est à dire de mettre en scène. En lui laissant surtout sa liberté de mouvement, d'humour, de gravité, d " Inertie, de présence, de drame. Ainsi apparaît Adramélech ? le plateau nu est son territoire. Il l'offre au public au fur et à mesure qu'il l'investit. C'est lui qui fait jaillir la lumière, lui, qui transporte dans sa besace les éléments très concrets de la mise en scène ( lettre, flasque, dépliant... )
La scénographie et les éclairages accompagnent le texte, ne le brouillent pas par un ajout inutile de sens. La parole prime.

Alors, du haut pointu d'un toit, une voix est apparue et elle m'a dit : « A bimélech, je t'ai centré, nommé et choisi. Je t'ai formé. Voici ma parole, lève-toi et porte-la. » Il me nomma. Alors je dis : « Je ne sais pas porter la parole, que je suis un enfant, sépulture de sépulture. »

(Le monologue d Adramélech)

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La presse

Leroussel acteur novarinien
Jouer du Novarina est à priori impossible. Presque inhumain. Richard Leroussel, en jouant le Monologue d’Adramélech dans la mise en scène de Pascale Salouf, a rejoint le club très étroit des acteurs novariniens. C'est l'humain précisément, qu'il fait surgir de cette jungle de paroles inconnues. Au lieu de faire tonner les mots, comme le fit le grand André Marcon à la création, il en cherche la claire complexité, en détaille la gamme de cris, depuis l'étouffé jusqu'à la plainte sonore. La création du monde, ce devait être ça : la victoire des mots de Novarina faisant reculer l'obscurité grâce à la force secrète du premier homme et premier acteur, Richard Leroussel.

Gilles Costaz - Politis Avignon 2000

 " ...c'est ici que s'élève le débat héroïque entre le créateur et Adramélech, l'homme habité par la colère, par l'effarement et l'ironie vengeresse...Voilà donc du Novarina à l'état pur, par un comédien qui prend place désormais parmi les interprètes de référence de l'auteur. " 

Jean-Pierre Siméon - L'Humanité

 " ..Le présent est un trou béant, où s'engouffre la création. Valère Novarina en profite pour insuffler sa musique. Il est compositeur des mots et l'acteur est son instrument. Richard Leroussel sait se servir de sa voix et de son corps. " 

Claude Kraif - Les petits ruisseaux

 " ...Le monologue d'Adramélech, magnifiquement interprété par Richard Leroussel. De l'ombre on ne devine qu'un visage fiévreux tendu de passion..nous croyons voir sous nos yeux un tableau de Jérôme Bosch, visionnaire prémonitoire du destin humain. " 

Amandine Vague et Alexis Violet - Rouge

 " ..Adramélech apôtre des temps modernes, s'interroge. Et comme il a le verbe facile, il monologue et s'insurge contre son créateur lui reprochant son impuissance à mener à bien les affaires en ce bas monde.Richard Leroussel est époustouflant . " 

La Marseillaise- Eric Quilissor

 " ..Richad Leroussel donne ce texte cocasse, débordant d'inventions langagières. Il le porte littéralement, l'habite, jouant de son corps. Très grande émotion. " 

Joël J. Urbuz.com

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Informations pratiques

Salle Roquille

3, rue Roquille 84000 Avignon

Spectacle terminé depuis le samedi 28 juillet 2001

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