Dans son style mordant et drôle, dont il est passé maître, Jean Anouilh nous raconte dans sa dernière pièce, Le Nombril, l’histoire d’un auteur à succès, mais se sentant sur une pente descendante, à cause de la menace du nouveau théâtre d’avant-garde. Accablé par une crise de goutte, il se met en tête d’écrire une pièce sur les nombrilistes.
Or sa vie, minute après minute, devient un défilé sans fin de nombrilistes acharnés ; que ce soit un ami de toujours, sa famille, sa maitresse, son médecin, ses filles, tous viennent réclamer ce dont ils estiment mordicus avoir droit. Dans cette pièce, hommes et femmes ne cessent de se regarder le nombril pris dans un tourbillon narcissique où se perd le sens la vie.
" Le Nombril, dernière pièce de Jean Anouilh, quasi testament, est une comédie de caractère et de moeurs, plus actuelle que jamais et assez moliéresque, dans laquelle se dessine le désarroi de l’auteur quant à sa véritable identité. A la fois en tant qu’homme, face aux choses de la vie, et en tant qu’auteur, face au théâtre d’avant-garde dont il a parfois ridiculisé, à juste titre, la prétention et l’amateurisme, et du théâtre de l’absurde, qu’il a par contre souvent défendu et admiré, notamment Ionesco et Beckett. Cela donne une oeuvre comique bien sûr, mais forte sur les éléments essentiels de la vie : l’amitié, les enfants, la famille, l’amour, l’argent, la notoriété. Telle la fin du Formidable Bordel, on peut se demander si la vie elle-même n’est pas un théâtre de l’absurde. "
Michel FAGADAU
" On peut s'agacer de ses côtés réactionnaires, de ses jeux de mots grivois faciles. Mais, en « se lâchant » dans cet ultime opus, Anouilh, accouche d'une sorte d'ovni : un manifeste nihiliste sous la forme boulevardière. L'auteur dramatique brocarde l'avant-garde, mais introduit une dose d'absurde (...) Perrin parfait. " Les Echos
Une raison de plus de ne pas rater "Le nombril" d'Anouilh (superbe réflexion sur le travail de création dramaturgique, sur fond d'histoires de famille et d'amitiés, embrouillées et caustiques) : le talentueux Fagadau a signé là sa dernière mise en scène - il vient en effet de décéder (le 10 /02/11).
Parfaitement d'accord ! Michel Fagadau met à nouveau superbement en scène Anouilh à la Comédie des Champs-Elysées, après l'excellente "Colombe" de la saison dernière. Cette fois-ci c'est Francis Perrin qui mène la danse (après Anny Duperey dans "Colombe"), et avec un brio et un métier comparables. Toute la troupe d'ailleurs sert ici avec bonheur un vrai texte de théâtre : que les "auteurs" actuels aillent y prendre des leçons !
Ah le beau spectacle ! Drôle, très drôle. Pointu, méchant, intelligent, super bien écrit. Et les comédiens, quels numéros ! Perrin, Bergé, Borde, Bouillette, Laugerias, Sardou, Ansidey. Tous justes et drôles. Belle salle art deco confortable. Une super soirée.
Une raison de plus de ne pas rater "Le nombril" d'Anouilh (superbe réflexion sur le travail de création dramaturgique, sur fond d'histoires de famille et d'amitiés, embrouillées et caustiques) : le talentueux Fagadau a signé là sa dernière mise en scène - il vient en effet de décéder (le 10 /02/11).
Parfaitement d'accord ! Michel Fagadau met à nouveau superbement en scène Anouilh à la Comédie des Champs-Elysées, après l'excellente "Colombe" de la saison dernière. Cette fois-ci c'est Francis Perrin qui mène la danse (après Anny Duperey dans "Colombe"), et avec un brio et un métier comparables. Toute la troupe d'ailleurs sert ici avec bonheur un vrai texte de théâtre : que les "auteurs" actuels aillent y prendre des leçons !
Ah le beau spectacle ! Drôle, très drôle. Pointu, méchant, intelligent, super bien écrit. Et les comédiens, quels numéros ! Perrin, Bergé, Borde, Bouillette, Laugerias, Sardou, Ansidey. Tous justes et drôles. Belle salle art deco confortable. Une super soirée.
15, avenue Montaigne 75008 Paris