Le poids des éponges

Guilherme Botelho, né au Brésil, crée en 1993, en Suisse (où il fut engagé comme danseur au Grand Théâtre de Genève) sa compagnie Alias. D’appartenir à plusieurs cultures simultanément a une forte influence sur son travail et sa chorégraphie, et Le Poids des éponges en est un vif témoignage.

Les contes mis en scène par Guilherme Botelho surgissent du quotidien : un couple qui danse, une mère et sa fille qui se chamaillent, le père qui ne s’implique qu’en gesticulant frénétiquement… Autour de cette famille, se greffent des personnages tout droit sortis de nos souvenirs comme autant de pistes pour déjouer la réalité et nous plonger dans le fantastique et la poésie. Un carnaval bat son plein sur un air de samba assourdissant, une valse étourdissante de Chostakovitch, une sonate nostalgique mêlant étrangement piano et solo mimé et cependant, aucune danse ne réussit à nous faire oublier la gravité de la vie. De plus, Guilherme Botelho livre trois versions de l’histoire de cette famille, perceptions différentes d’une même réalité.

Alors, d’images oniriques en frasques surréalistes, le spectateur est submergé par ce mélange troublant de sentiments et d’émotions. Dans sa distorsion cocasse du quotidien, Le Poids des éponges s’apparente à un kaléidoscope, cet instrument un peu magique qui donne à voir la vie autrement.