Le prince

Paris 13e
du 19 au 30 avril 2022
1 heure

Le prince

Mise en scène de Simon Pitaqaj librement inspiré de l’Adolescent de Dostoïevski. Dès 10 ans.

Dès 10 ans.

  • Librement inspiré de l’Adolescent de Dostoïevski

À l’âge de six ans, Arkadi est placé par ses parents dans un pensionnat où il reçoit une éducation d’élite. Il y prend alors conscience de son statut de « bâtard» car sa différence sociale lui vaut d’être la risée de l’école. Durant son apprentissage, une idée émerge au fond de lui : devenir riche, afin d’être aussi puissant que son père. Il ne peut pas s’empêcher de mettre en parallèle son histoire et celle de son ami Moussa, enfant perturbateur, mais lui placé dans une école coranique.

  • Note d'intention de Simon Pitaqaj

L’essence de cette création repose sur mon obsession au bout d’une quête, celle d’un personnage que je sens récurrent dans la bibliographie de Fédor Dostoïevski. Tout commence avec les Carnets du sous-sol écrits en 1864 : « L’homme du sous- sol », et se poursuit avec « l’homme ridicule » du Rêve d’un homme ridicule (1878). Ces deux hommes n’ont pas de nom, et leurs histoires se déroulent à vingt ans d’écart. Le premier a quarante ans, le second, soixante. Selon moi, les deux personnages ne font en réalité qu’un, et c’est d’ailleurs pour cela que dans mon adaptation du Rêve d’un homme ridicule le protagoniste est toujours dans son sous-sol. On ne connaît rien ou très peu de l’enfance et de l’adolescence de ce personnage récurrent. Cela m’a toujours obsédé ! Tout au long des créations de ces deux pièces, je me suis demandé quelle enfance avait-il eu pour devenir ce qu’il est ?! Quel est son prénom, son nom ? Avait-il une mère, un père, une sœur ou un frère ? Etait-il orphelin ? Allait-t-il à l’école ? Inconsciemment, dans le spectacle L’Homme du sous-sol, j’avais considéré mon personnage comme orphelin : « J’ai jamais pu dire pardon papa, je ne ferai plus ». Cette phrase m’a toujours interrogé ! Tout cela m’a tourmenté jusqu’à ce que je lise cet autre texte de Dostoïevski, l’Adolescent : se dessinent alors devant moi l’enfance et l’adolescence de cet homme ridicule du sous-sol, car pour moi le Prince Arkadi Dolgorouki a tous les traits de caractère du personnage que j’avais mis en scène jusque-là.

Mais fouiller son enfance n’était pas suffisant, il m’a semblé nécessaire de m’interroger sur sa filiation et notamment ce lien avec son, ou plutôt, ses pères. Qui sont-ils : légitime, illégitime ? Qui est sa mère ? Mon personnage était jusque-là orphelin, C’est l’Adolescent qui me donne la réponse : le Prince Arkadi a deux pères mais aucun des deux n’a voulu s’occuper de lui. Il n’a reçu aucune forme d’amour. C’est « pour son bien » que les deux pères ont préféré le mettre dans un pensionnat français à l’âge de 7 ans. C’est une enfance solitaire, enfermé sur lui-même, que vit Arkadi, qui interroge la raison même de son placement par ses pères. Était-ce vraiment pour son bien ou pour celui de ses parents ?

Ce pensionnat fait alors écho à mon travail depuis quelques années avec « les papas courage » (un groupe d’écriture formé de pères à Corbeil-Essonnes). J’y comprends au fil des séances que certains parents envoient leurs fils (que l’école publique appelle « enfant perturbateur ») dans des écoles coraniques pour faire leur éducation. Ces enfants sont placés par les parents « pour leur bien » mais aussi et surtout pour le bien des parents à cours de solution. Ces enfants hors normes partent alors dans un pays inconnu, dont ils ne maitrisent pas la langue, pour une éducation qu’ils n’ont pas choisie, loin de leurs proches et loin de leur pays de naissance. Une enfance perdue dans les déserts, des garçons élevés sans amour, souvent forcés à aller travailler. L’école française étiquette ces enfants comme « perturbateurs », ce qui les poursuivra jusqu’à l’âge adulte. Abandonnés par le système scolaire, ces parents sont démunis face à leurs propres enfants, et trouvent une solution dans ces structures éloignées. Finalement, le chemin que parcourt Arkadi questionne l’amour paternel, si peu montré ou extériorisé, et que je souhaite particulièrement interroger dans ce spectacle, en mettant en parallèle le discours des Papas Courage et le texte de Dostoïevski.

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Théâtre Dunois

7, rue Louise Weiss 75013 Paris

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Théâtre Dunois
7, rue Louise Weiss 75013 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 30 avril 2022

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