Deux hommes (Julius et Olaf) vivent reclus dans une chambre afin de se protéger de leurs émotions. Ne supportant plus cette solitude, Julius tente d’échapper à cette situation en se mettant à décrire ce qu’il voit depuis la fenêtre. Ce faisant, il émet un jugement sur une femme qu’il ne connaît pas : la fille de la rue. Cette femme blessée et meurtrie par ce jugement injustifié fera intrusion, quelques secondes plus tard, dans la chambre de Julius et Olaf, afin de dire qui elle est.
Elle convoque alors son passé, ses passions, ses douleurs, ses échecs, ses désillusions. Commence ainsi un défilé nocturne qui fera apparaître l’Homme sans montre, l’Impatiente, Franck Arnold, l’Homme au manteau d’hiver, la Femme sommeil et le Parfait inconnu. Autant de personnes qui peuplent le passé de cette femme. Elles viennent les unes après les autres, perturbent les situations en cours, se coupent la parole, ne s’écoutent pas, s’entrechoquent.
En faisant intrusion dans la vie de Julius et Olaf, elle perturbera leur mode de vie, les poussera à douter d’eux mêmes, de leur existence et finalement à se séparer.
Botho Strauss, grand auteur de fresques sur la solitude, l’enfermement et l’incommunicabilité, signe dans Le Temps et La Chambre une histoire dont la thématique principale est la rencontre-séparation.
Rencontre-séparation entre des personnes qui se croisent, s'enlacent et se quittent, au rythme d'une ville agitée et chaotique. Rencontre-séparation de l'intérieur et de l'extérieur, du passé et du présent. Dans cette pièce, les souvenirs surgissent abruptement, sans lien ni logique apparents, et à mesure que les visages, les sentiments, les bribes d’histoire refont surface, ils recomposent un monde contemporain, reflets et révélateurs d'une société où l'homme est blessé par la ville et son anonymat.
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