Dans le but de retrouver et de séduire l’héritier légitime du trône de Sparte, la princesse Léonide s’introduit travestie en homme chez le philosophe Hermocrate, qui élève le jeune homme qu’elle recherche. Devenue le chevalier Phocion, elle s’infiltre masculinement dans cette maison où l’amour est interdit et trouble la vie de tous ses occupants. Confondue par certains, aveuglante pour d’autres, s’attirant les faveurs de tous, Léonide / Phocion se lance dans une course effrénée, déjouant la vigilance du philosophe et la rigueur de sa soeur Léontine, pour conquérir le coeur de son jeune amant.
Le Triomphe de l’Amour s’inscrit dans le prolongement direct du travail du Collectif GÉRANIUM autour de Falk Richter (Les Êtres En Quête – 2017, Play Loud – 2018). Nous nous emparons de l’écriture de Marivaux avec la même joie, la même vivacité́ ; loin de la considérer classique, nous la savons proche de nous. Elle nous entraîne en nous-même, dans les méandres de nos émotions ; son rythme et sa structure nous emportent. Nous savons également le caractère ludique du théâtre de Marivaux. Théâtre d’acteurs, écrit pour les Comédiens Italiens, qui sait mêler la comédie aux réflexions sur les relations humaines. Le travestissement est notamment pour lui moteur d’écriture : procédé́ théâtral par excellence, il induit la complicité́ du spectateur avec l’histoire qui lui est racontée. Car même s’il est ancré dans la réalité́ et la violence des sentiments, Le Triomphe de l’Amour est avant tout un jeu. Jeu sadien parfois, jeu bouffon d’autres fois. Jeu de dominations et de séduction, auquel tout le monde ne gagnera pas.
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