Tout public dès 12 ans.
Un conte philosophique avec un roi loufoque digne de Prévert et Grimault, un vagabond philosophe, un prince et une princesse que l’on doit marier, une fuite pour échapper au destin que les autres vous font, le hasard d’une rencontre en Italie et une fin heureuse.
En pleine crise d’adolescence, le jeune prince du royaume de Popo, Léonce, apprend qu’il doit épouser une jeune princesse et que le jour des noces, son père lui confiera le gouvernement. Dans le royaume de Pipi, Lena apprend qu’elle doit épouser un prince qu’elle ne connaît pas et elle se désespère. Chacun de leur coté, ils vont fuir, lui avec un vagabond, Valério, et elle avec sa gouvernante. Ils se rencontreront dans une auberge et tomberont amoureux. Contre la promesse de devenir premier ministre, Valério s’engage à convaincre le roi Pierre de marier Léonce à cette inconnue.
J’imagine une scénographie verticale... Dans les fondations, oeuvreraient d’obscurs soutiers mécanisés, automatisés, entretenant le feu, l’eau et l’air. Ils les feraient monter à la surface, où quelques oisifs raffinés et experts dans l’art de maintenir les soutiers à leur place et rêvant - parce qu’ils en ont le temps - d’atteindre le ciel, s’entretiendraient du sexe des anges. Faire surgir Léonce d’une valise, d’un écrin, d’une boîte où l’on range des choses un peu inutiles ; mais dont on ne saurait se séparer...
Le manipulateur de ces marionnettes doit-il être vu ? Narrateur qui prétend « gagner sa vie à la sueur de son front » et qui se retrouve condamné à raconter éternellement cette histoire exemplaire et qui prie tous les soirs : « Seigneur, brise le sceptre des conducteurs et que ton règne vienne, ton règne de justice. Amen. » Le narrateur doit-il être l’ombre mobile qui accompagne chacun et qui atteste de son existence ?
Enfin, me vient l’idée d’un sablier géant dans lequel un personnage prendrait sa respiration, subirait la descente du sable et synchroniserait indéfiniment son souffle sur ce mouvement perpétuel, symbole du temps et des horloges que Léonce et Léna finiront par détruire.
Grégoire Callies, adaptation, mise en scène et jeu
10, place Charles Dullin 75018 Paris