Les Caprices de Marianne

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. » Nuit de mai, Alfred de Musset

• Musset au jeu de l’amour et de la mort

Marianne, jeune Napolitaine mariée à Claudio, potentat un peu mûr, est passionnément aimée de Celio, jeune homme mélancolique et noir. Mais elle refuse de lire ses billets enflammés. Octave, son ami en même temps que cousin de Marianne, s’offre comme intermédiaire. Plaidant pour Celio, il finira par plaider pour lui avec plus de succès. Aussi lorsque pour se venger des soupçons injustifiés de Claudio, elle décide de se donner, c’est Octave qu’elle attend. Mais Octave, le sceptique blasé et gai par force, veut être fidèle à son ami et envoie au rendez-vous Celio qui mourra sous les coups de spadassins dépêchés par le mari jaloux. Octave désespéré renoncera à l’amour de Marianne.

"En 1833, Musset écrit Les Caprices de Marianne. Il a vingt-trois ans. La génération de 1830 a d’étonnants points de rencontre avec la jeunesse actuelle : « assise sur un monde en ruines », elle assiste à l’enterrement des idéaux révolutionnaires, au triomphe du matérialisme, à la corruption de la classe politique, aux reniements de ceux qui portaient haut le drapeau d’une vie nouvelle et qui s’embourgeoisent alors dans les lambris du pouvoir ; horrifiée, elle se voit frappée par des épidémies mortelles et, pleine de dégoûts du monde et d’elle-même, elle est tentée par le suicide. Violemment, le romantisme va exprimer ces ravages de l’âme. […] "

Jean-Louis Benoit

"De tous les auteurs du XIXème siècle, Alfred de Musset est le seul, sans doute, dont le théâtre reste vraiment vivant de nos jours, le seul que nous puissions goûter spontanément et directement sans faire un effort de dépaysement et d’adaptation historique : nous nous trouvons de plain-pied avec lui. Et cela parce qu’il n’a pas voulu se plier aux contraintes et aux toutes-puissantes conventions de son temps en matière de spectacles. C’est en écrivant un théâtre « impossible » qu’il l’a préservé de toute ride."

Simon Jeune