A et B l'enterrement du pére Samedi
27 janvier à 16h Italie
La chambre d'à côté Samedi 27 janvier à 18h
Pologne
C'était bien les beaux jours Samedi 27
janvier à 20h Allemagne
Lobo - Loup Dimanche 28 janvier à 16h Portugal
L'ami riche Dimanche 28 janvier à 18h Suisse
Vous êtes tous des fils de putes Lundi
29 janvier à 18h Espagne
Le nouveau président Lundi 29 janvier à 20h France
Trois jours pour découvrir des auteurs dethéâtre de plusieurs pays, découvrir des textes sous formes de lectures scéniques. Les textes seront donnés en français et aussi chaque fois un court extrait sera lu dans la langue de l'auteur et en présence de ce dernier.
" Si Dieu existait, il passerait son tempsau théâtre. Il comprendrait le mystère de sa créature" Edward Bond
De Giorgio Manganelli traduction Lise Chapuis
Lecture dirigée par Gwenaël Morin
" B :Si cela ne vous dérange pas, je serais heureux de suivre le convoi funèbre de monsieur votre père. Quant au mien, eh bien, je serais plutôt enclin à y renoncer. Je ne crois pas que sa nature réservée et sobre pourrait s'en offenser. Après tout, d'un certain point de vue, tous les enterrements se valent ; et d'un autre, pourquoi ne paschoisir le meilleur ? Et de toute évidence, un enterrement pareil, l'occasion ne se représentera pas à moi avant longtemps. " G.Manganelli
Ceux qui parlent dans ce livre sont des ombres affables, des spectres gracieux, d'honnêtes cadavres. Ils devisent, ils papotent, ils confabulent. Parfois même ils pérorent. On n'osera dire qu'ils déblatèrent, encore moins qu'ils débagoulent. Raffinés et courtois locataires des ténèbres, ce sont des défunts volubiles, des trépassés babillards.A eux tous, ils forment une aimable société où l'on croise quelques vedettes de l'Histoire : Toutankhamon, Marco Polo, Haroun al-Rachid, Casanova, Napoléon, Nostradamus,ou tout simplement A et B,qui sont à peine des mannequins de chair,à peine des masques ou des travestis, puisqu'en ce Royaume des Voix toute épaisseur corporelle serait un signe d'indécence, une présomptueuse obscénité. Pour notre plus grand bonheur, rien ne trouble ici le joyeux pépiement d'ectoplasmes, le dialogue philosophique entre zombis. Faut-il encore préciser qu'il s'agit d'un livre faux ? Mais seules les flèches de l'archer du Mensonge feront saigner le cur du Vrai
De Drugi pokój Zbigniew Herbert traduction Michel Maslowski et Jacques Donguy
Lecture dirigée par Isabelle Paquet
" Elle : A moi, elle m'a tout raconté : les naissances, les mariages, les amours de ses tantes, les avances de ses oncles. Quels étaient les champignons qu'ils aimaient, et comment ils étaient dans le cercueil. " Z. Herbert
Un couple d'amoureux loue depuis trois ans une chambre chez une vieille femme solitaire qui se voulait être une seconde mère pour eux. Mais ils supportent de plus en plus mal la présence, même discrète d'une tierce personne et, dans leur haine croissante pour elle, ils échafaudent toutes sortes de plans machiavéliques pour récupérer la pièce dans laquelle elle vit. Une pièce poétique, d'une écriture très précise et originale, sur l'indifférence sociale.
D'après Das sind sie schon gewesen, die besseren Tage d'Andreas Marbern, traduction
Jörn Cambreleng.
Lecture dirigée par Gilles Chavassieux
A la mer éternelle
Aux bateaux qui ne sont plus
Et aux hommes et aux femmes
Dont les jours ne reviendront pas.
A. Marber
L'action se déroule dans le café-restaurant " Le Grill des Souabes " dans la Pfarrstrasse angle de l'Esslinger Strasse. Le bar " Zum Schwabengrill " est un endroit un peu miteux, dans un quartier pas très fréquentable de Stuttgart. Mike Ferrari, un de ses piliers,vient y oublier ses malheurs.Il fait partie des nombreux laissés pour compte venus de l'est en 89 , et n'ayant pas réussi à s'adapter au capitalisme moderne. Sa déchéance passe par l'incontinence et il passe son temps entre les toilettes et le comptoir. Une chose le turlupine ; il est sûr d'avoir déjà vu Christian, le barman, quelque part, à l'est, des années auparavant. Une écriture décapante, des dialogues extrêmement maîtrisés, qui s'entrecroisent avec brio. Une pièce satirique, drôle et grave en même temps, très représentative d'un certain climat en Allemagne.
Andreas Marber sera présent.
D'Abel Neves en collaboration avec Thérèse Collins version bilingue
portugais-français, traduction Sylvie Crespo
Lecture dirigée Carlos Pereira
Dans un petit village de l'intérieur du Portugal, deux frères ont été allaités par une louve dès leur naissance. Suite à la mort de leur mère, l 'enfant plus jeune (Ernest) a été adopté par une famille française, quittant le village alors qu'il n'avait que deux ans. Plus tard, adulte, Ernest décide de revenir au village qui l'a vu naître et revoir son frère aîné, António. António ne parle qu'en portugais, la seule langue qu'il connaît. Il n'a jamais quitté le village, vit de la terre et de l'élevage. Ernest, ne parle qu'en français, la seule langue qu'il a apprise. Mais ils se comprennent. Le public aussi, comprendra ! Nous sommes en présence de deux mondes différents. Un monde réel avec des contrastes évidents entre milieu rural et milieu urbain et un monde imaginaire, fantastique, autour des histoires du chasseur de loup dans les montagnes qui nous proviennent de la tradition orale Espace d'une forêt fantastique magique, inspirée des histoires de bande dessinée
Sylvie Crespo sera présente.
Une comédie de Matthias Zschokke, traduction Gilbert Musy avec le soutien de
Pro-Helvetia
Lecture dirigée par Denys Laboutière
" Nous volons en éclats au contact de nous-mêmes, nous nous brisons contre nos rêves, nous retenons nos désirs et passons à côté de la vie. " M. Zschokke
L'ami riche ou les péripéties d'une amitié mise à l'épreuve de la richesse.
La presse en a parlé
- Chez Zschokke, on parle d'être ou de ne pas être. Voir Shakespeare. Ou bien de
l'amour.
- Nous avons tous perdu l'habitude de vivre ensemble, de nous parler.
- Les personnages de la pièce en sont là, mais n'abandonnent pas. Et ils essaient de
survivre.
- Le drame ne commence que lorsque tout a été dit. A présent cette petite société est
enfermée au
château. On attend que le premier ait le courage de partir. La pièce est un jeu entre
spontanéité et
convention, entre ascension partagée et décadence sans pitié.
- Rosa exige qu'on ne parle plus de cet argent qui détruit toutes les relations entre
humains, et toutes
les sensations vraies. Mais le couple reste, l'Architecte espérant encore. Rosa seule
parviendra à se
détacher.
- Puis Emilie, ayant constaté qu'ici, le soleil ne fait que se coucher.
- Pas une seule pièce de Zschokke où il n'y ait un poète.
- Zschokke traite ses thèmes avec une grâce et un sérieux sans pesanteur, quelque part
entre Wilde
et Hofmannsthal.
- Sa meilleure comédie.
- Une image de la société entre perplexité et folie.
Vous êtes tous des fils de putes
De Rodrígo García. Traduction Christina Vasserot
Lecture dirigée par Philippe Mangenot
" Il n'y a pas de réflexion sans surprise ; s'il vous plaît, laissez-vous surprendre. " R Garcia
La pièce est divisée en deux parties bien différenciées. La première est un récit fragmenté d'événements personnels ; elle est incomplète, biographique, comme les pages libres d'un journal intime. La seconde, au contraire, est totalisante, universaliste. J'ai imaginé une action qui demeure une constante tout au long de la pièce
La structure minimale est constituée de trois personnages pour la première partie et
un de plus pour la seconde. Chacun peut être un homme ou une femme.
Chaque action que nous avons réalisée, consciemment ou inconsciemment, tout au long
d'une vie - au cours de ce processus qui consiste à commencer à vivre sans rien demander
jusqu'à en finir sans le vouloir, horrifiés - a récolté l'approbation des uns et les
coups des autres, c'est-à-dire toujours le jugement d'un tiers. Et personne n'avait
raison. (R. García)
De Lionel Spycher
Lecture dirigée par Gilles Chavassieux
ELLE : 45 ans / NEVEU: 35 ans / BOSC : 65 ans
BOSC : Nous ferons les choses bien Neveu.
NEVEU : Vous me rassurez. Et comment, dites-moi un peu Bosc, comment nous ferons pour
faire les
choses bien ?
J'ai un peu réfléchi en vous attendant et je pense, voilà, bon : il faut prévenir le
chauffeur du Président.
Il attend en bas. Dans la voiture. Il faut qu'il nous aide à transporter le Président
jusqu'à la présidence.
Nous dirons que c'est arrivé là-bas, qu'il travaillait tard, là bas.
BOSC : Pas de chauffeur,les chauffeurs parlent trop, ils parlent entre chauffeur et un
jour, un qui décide
de tout vendre pour l'argent. Ensuite, pour vous les ennuis.J'espère que vous ne parlez
pas trop à votre
chauffeur, les confidences de voiture ressortent toujours. Des banalités, que des
banalités, il faut savoir
se limiter aux banalités, au temps qu'il fait. Ou rien du tout. Ne parlez pas aux
chauffeurs.
NEVEU : A qui alors ?
BOSC : Pas au chauffeur. Mais ne vous inquiétez pas, il suffit d'attendre maintenant.
NEVEU : Attendre ? Attendre quoi ?
BOSC : Il faudra attendre le petit matin.
NEVEU : Le petit matin ? Et au petit matin, le corps du Président se transportera tout
seul jusqu'à la
présidence comme un petit miracle parce que c'est le petit matin.
La lecture de la pièce a été retransmise sur Radio France Culture, dans le cadre de la Mousson d'été.
5, rue Petit David 69002 Lyon