Les Filles du Trois et Demi

du 5 novembre 2018 au 29 janvier 2019
1h10

Les Filles du Trois et Demi

Un Trainspotting féminin à la sauce mexicaine, du théâtre comme au cinéma.
  • Un Trainspotting féminin

La frontière mexicaine. Une favela. Elles sont deux, avec une gâchette à la place de la langue. Binôme bancal et quasi-clownesque au coeur de la misère contemporaine, l'Une et l'Autre vivent dans un appartement miteux, qu'elles défendent à coups de système D et de prostitution. Deux junkies en galère perpétuelle, qui glissent doucement vers l'inéluctable : elles finiront mal. Et cet appartement pour lequel elles sont prêtes à tout, ne risque-t-il pas d'accélérer leur perte ?

Témoins de leur rude amitié, nous assistons à leur glissade autant qu'à leurs tentatives pour s'en sortir. On rit de leur spontanéité, on s'ahurit de leur naïveté, on s'inquiète de leur situation, on appréhende leurs décisions, on pleure à leurs malheurs.

Les Filles du Trois et Demi : un Trainspotting féminin à la sauce nachos, du théâtre comme au cinéma. Une tragi-comédie moderne à l'écriture vive, subtile et précise.

  • La presse

« Un beau face à face dirigé solidement sans verser dans la caricature par David Le Rheun. Perrine Dauger y compose une poupée désenchantée particulièrement touchante qui peine à trimballer son existence en morceaux et ses rêves de décapotable. Aidée par Marjorie de Larquier parfaite en clown blanc, sa prestation éclaire une tranche de vie sombre et sans espoir. » Froggy's Delight

« Cette pièce est une vraie découverte et se rattache à ce qui constitue le réalisme merveilleux de beaucoup de textes de la littérature sud-américaine. » Theatrorama

  • Note d'intention

Il y a dans ce texte l’énergie et la vitalité du désespoir. Vitalité, ici, paradoxale et terriblement maltraitée. Il y a également un cadre ; une époque et un lieu précis. Et un milieu social. Et surtout, il y a une tragédie. Oui, une tragédie ; parce que dès les premières lignes on sait qu’elles finiront mal, ces deux-là. Donc une tragédie, mais drôle. Pas tout le temps, pas tout du long. Et pas d’un comique troupier, gras et tartignole, mais un comique subtil et grinçant, fin et dérangeant ; en creux. Voilà ce que la mise en scène de ce texte devra accompagner, soigner, subtilement souligner.

Ce texte est une pièce de théâtre, bien sûr. Un duo. Un duo mexicain, nord-américain. Je l’envisage donc comme un texte d’acteurs. Et pas seulement en raison de la tradition « actors’ studio » du jeu nord-américain. Non, mais parce que ce texte pourrait parfaitement se jouer sur un plateau nu ; simplement, profondément, intensément incarné. C’est un texte qui propose ça : deux acteurs pour deux partitions.

La première de nos tâches sera donc de s’emparer de ces deux partitions aussi intenses que délicates. Faire du travail des actrices l’écrin de ces partitions pour les révéler, les préserver, les mettre en valeur. C’est pour cette raison que je veux faire la part belle au travail des deux comédiennes qui vont s’emparer de ces personnages cabossés par la vie. Leur permettre d’explorer ces deux personnages et leur parcours ; les différentes étapes de cette tragédie et les états qui les accompagnent. Assumer sincèrement ces deux archétypes modernes sans laisser la caricature s’installer.

Le beau est-il la belle représentation d’une chose ou la représentation d’une belle chose ? Voilà bien une question à laquelle nous devrons répondre. Car notre deuxième tâche sera de nous positionner face à l’esthétique de cet univers. Dans la réalité, elles ne sont probablement pas belles ces deux-là. Leur univers non plus. Il s’agira alors ici de magnifier cette beauté particulière de la misère sociale. Ne pas la nier. Ne pas l’escamoter, l’augmenter ou la diminuer. Ne pas la caricaturer. Mais la préserver, elle et ses délicatesses. Nous serons attentifs à la révéler sincèrement, simplement. Pour se faire nous opterons pour une scénographie délicate, légère, évocatrice ; en détourage. Une scénographie dépouillée comme le sont certaines classes populaires où la lumière viendra mettre en valeur les nuances esthétiques de cet univers.

Il y a dans un texte comme celui-ci d’autres caricatures que nous voulons éviter. Elles sont potentiellement aussi nombreuses qu’aisées. Il y a la possible caricature des personnages ; elles sont droguées, pauvres et socialement en danger, vous voyez assez aisément le genre de clichés et de raccourcis dans lesquels on pourrait facilement tomber. Et bien, nous éviterons la facilité et travaillerons sincèrement et crûment pour aller chercher ces personnages dans la profondeur de la glaise des images d’Épinal. Il y a également le piège de la caricature morale : elles sont droguées : c’est pas bien. Nous éviterons tout jugement moral. D’abord par souci d’honnêteté et ensuite pour laisser la place à celui du spectateur. En évitant le piège d’un règlement manichéen de la dramaturgie nous voulons permettre au spectateur de s’immerger pleinement dans les nuances de l’univers de cette tragédie.

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Le Funambule Montmartre
53, rue des Saules 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le mardi 29 janvier 2019

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