Les pièces
Propos du metteur en scène
Deux petits chefs-d’œuvre qui portent en germe tous les thèmes récurrents des grandes pièces de Tchekhov : vies ratées ; illusions perdues ; destins brisés ; lucidité extrême à l’approche de la mort, éclairée par l’humour, la tendresse, la bonté propres à l’auteur.
Les méfaits du tabac
Un homme sous le prétexte d’une conférence sur « es méfaits du tabac» va nous plonger dans une existence médiocre, sans amour où tout ce qu’il avait rêvé s’est évanoui. Autre «Vania», personnage bouleversant et dérisoire. Nous rions à travers nos larmes
Le chant du cygne
Un vieil acteur -fut-il célèbre ou l’a-t-il rêvé ?- se retrouve seul sur un plateau plongé dans les ténèbres après une cuite mémorable de «première». Bouffon sentimental et tragique, il va rejouer des extraits de ses triomphes de naguère : «Lear», «Hamlet», «Oneguine» avec l’aide du souffleur, mémoire du théâtre, couple dérisoire, beckettien avant l’heure, paradigme de nos vies.
J’avais jadis écrit que là où s’arrête l’œuvre de Tchekhov commence l’œuvre de Beckett, avec cinquante ans de distance. C’est assez intéressant de trouver chez Beckett des phrases entières de Tchekhov, presque telles quelles, ce qui incite à imaginer que, si le grand auteur russe n’était pas mort à quarante-quatre ans, il aurait peut-être inscrit son nom comme chef de file du théâtre dit de l’absurde.
J’aime Tchekhov et j’ai presque tout monté de lui car je pressentais dès mon adolescence qu’il était l’expression de notre délitement et de notre amour pour l’autre, de notre impuissance et de notre désir de changement qui se révèle illusoire. Je vous invite une fois encore à voir Tchekhov avec les yeux du cœur et non avec un cerveau plein de certitudes.
Andonis Vouyoucas
136, rue Loubon 13003 Marseille