Le mariage compromis de Clitandre et Henriette constitue le noeud de l’intrigue, prétexte à un terrain d'affrontements d'un bout à l'autre de la pièce entre une mère qui porte la culotte à la maison et un père qui n'aime pas le bruit. Philaminte, la mère « éclairée », secondée par sa fille aînée et sa belle soeur, revendique le droit à la connaissance et au savoir réservés ordinairement à la gent masculine.
L’ordre social est bouleversé.
La mise en scène, résolument moderne, s’attache à revisiter, sur un fond de réalité historique bien remise à jour, des thèmes qui sont toujours d'une étonnante actualité, tels que l’affrontement social entre les hommes et les femmes, entre la nature et l’artifice, la raison et la passion.
À l'époque où il écrit cette pièce, Molière s'en prend à l'organisation d'une société fondée sur les mariages d’intérêt plutôt que d’amour, dénonçant entre autres les servitudes conjugales et l’absence de liberté des femmes.
Aux yeux de ces femmes savantes – d'aucuns diraient d'elles qu'elles sont féministes avant l'heure - , se marier paraît vulgaire car cet acte souligne les bassesses du corps, tandis que par opposition, les sciences et le savoir s'érigent en parangon des vertus de l'esprit.
Chacun redécouvre avec plaisir à travers les vers sonnants de Molière et dans une diction impeccable, les mots d'une langue qui retentissent pour nous dire encore et toujours les mêmes préoccupations bien des générations plus tard : les faiblesses humaines, la vanité, et surtout l'amour.
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