Une soirée... La pénombre s’installe sur les pantins désarticulés de cette féerie... Tous les soirs, le même rituel. Les personnages se dégèlent... Des silhouettes se découpent dans l’espace vide et vierge... Les statues de bois, effigies d’un autre temps, petit à petit prennent vie... les corps se disloquent, les regards se croisent, se jaugent, les voix se chauffent... L’heure est bientôt arrivée où les pantins vont danser la danse de Scapin... Entre cirque et marionnette, danse et pantomime, ombre et lumière... Et surtout dans la magie du théâtre... Bienvenue, bienvenue dans la petite ronde enivrante des Fourberies de Scapin...
Introduction
Les Fourberies de Scapin est une comédie traditionnelle de Molière. La jeune première, le jeune amoureux fougueux, le père grincheux, un valet fourbe, l’autre poltron, une enfant perdue et retrouvée, deux mariages sans le consentement paternel et voilà l’intrigue lancée... Tous les ingrédients sont là pour créer une suite de rebondissements, de stratagèmes afin que les amoureux se retrouvent.
Archétypes
Tous les personnages de Scapin sont connus... Ce sont des personnages issus directement de la commedia, ils ont encore quelque chose de très figé en eux, d’évident, de manichéen.
Voilà sur quoi notre travail s’est basé. Nous sommes partis de ce postulat : ces personnages sont convenus, alors montrons le ! Montrons le en poussant à l’extrême chaque trait de caractère jusqu’à ce que celui-ci s’imprime dans le corps du comédien, dans sa voix, dans son phrasé...
En développant cette idée nous sommes allés jusqu’à créer un univers de pantins, rangés sur une étagère ou au fond d’un vieux magasin poussiéreux, un peu à la Tim Burton, où chacun représente un personnage type.
Leur chef, plus libre, Scapin. C’est un peu le mercenaire de cette troupe de joyeux lurons. Libre depuis longtemps, affranchi, il en est presque devenu humain. Plus souple, plus vif d’esprit, il caracole de situation en situation en en tirant toujours le meilleur parti. Par moment avec une certaine violence, revanchard, il sait aussi se montrer dur et sans scrupule. Au dessus de ses semblables il joue et se joue d’eux, tire les ficelles, se moquant de leurs situations de pantins enfermés dans une pensée, dans un type de réaction. Il en devient presque l’auteur, peut être Molière, lui-même.
Un univers : scénographie, costumes, musique
Un espace vide.
Un ring.
Une piste.
Une scène.
Un présentoir.
Autour... la pénombre.
Le reste du Monde.
Les brumes d’un cerveau.
Une arrière boutique...
Rien ?
Et des costumes.
Hauts en couleurs.
Esquisses.
Dansant.
Suivant les courbes simples des caractères.
En mouvement.
Semi rigides...
Des visages peints.
Figés dans un sourire.
Dans une mimique.
Dans une moue.
Dans une nuance.
L’oeil vif...
Une musique de manège.
Des accents de carillon.
Rythmé.
Accompagnant les mouvements.
Les situations.
Ponctuant les articulations de l’histoire...
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris