Tiens, voilà quatre femmes que l'on va suivre pendant toute une année, chez les unes, chez les autres, au bal des pompiers, dans la rue, dans un square. Elles ont un âge certain, elles se rendent visite, elles râlent, elles attendent, elles reprochent, elles chavirent, elles tombent, elles soupirent, elles rigolent, elles se plaignent, elles s'en veulent, elles s'aiment, elles se détestent, elles s'envoient des mots à la figure comme des boxeurs s’envoient des uppercuts, elles sont vivantes.
Quatre femmes d’origine et de culture différentes - aux regards pas tendres, mais pas froids non plus – dessinant une humanité savoureuse.
C’est à Paris, Marseille ou Paimpol ou peut-être à Bagnolet, Sisteron ou Nantes que se noue le destin de ces femmes, ces grandes filles qui ont traversé la vie, leur vie, comme des funambules de la parole, comme des figures à qui le monde ou leur proche entourage a dit : tais-toi. Mais voilà, elles ne l’entendent pas du tout de cette oreille et si pour la plupart, on leur a coupé le sifflet, voilà bien longtemps qu’elles ont pris leur revanche.
Ce temps perdu à se taire, à servir, à se faire taper sur les doigts, voilà qu’elles le rattrapent depuis qu’elles n’ont plus rien à prouver. Comme si l’on braquait pour la première fois de leur vie un projecteur sur elles. Tout s’échappe par leur bouche, les obscénités un peu, les détails, les vérités, elles avouent tout, elles n’ont honte de rien. On s’embrasse, on rit, on a changé un peu.
Ce sont des refrains et ritournelles du temps qui passe, sans nostalgie aucune. Tout s’échappe. Rien ne leur échappe. La vie bien remplie de quatre femmes. Toutes différentes, excessives dans leurs tourments, injustes souvent, indignes parfois, émouvantes sans doute. J’ai tenté par ce texte de saisir l’intimité de chacune d’entre elles, ces femmes aux petits destins, ces femmes dont personne ne parle jamais mais que l’on croise tous les jours, dans la rue, les boutiques, les bus, les jardins publics. Sans regrets, elles ne pensent qu’à une chose : vivre. À travers elles, au bout d’elles, c’est tout un paysage qui se dessine - et pas seulement géographique comme l’Algérie, le Larzac ou encore le Gers, plutôt la carte établie d’un XXème siècle passé, dépassé, mais dont on garde encore les stigmates.
Par petites touches, et tout au long du calendrier, j’ai voulu avec cette pièce évoquer leur vie, faire une petite place à ces femmes oubliées qui n’ayant jamais vraiment osé se demander pourquoi elles étaient sur la terre, ont préféré cultiver leur beau jardin secret. Elles se rendent visite dans des appartements minuscules, se donnent rendez-vous dans des lieux improbables, se révèlent ou se cachent leurs faiblesses et leurs forces infinies. Une épopée intime en quelque sorte.
Pour certains, la vie s’arrête comme une machine qui tombe en panne.
Pour elles, la vie continue.
Non. La vie commence.
Stéphane Guérin - Auteur
Il y a des rencontres, comme des accidents, auxquels on ne peut pas échapper. Et il y a des rencontres auxquelles on ne doit pas échapper, et même qu’on doit remercier. Quel bonheur donc d’avoir réuni ces quatre grandes actrices au passé prestigieux, toutes issues de parcours différents (comiques, dramatiques, théâtres privés ou publics). La pièce est là. Simple. Évidente peut-être. Quatre femmes.
D’origine et de religion différentes (une catholique, une juive, une musulmane et une témoin de Jéhovah). Elles ont été confrontées à des événements de leur siècle : la déportation, l’immigration, la différence sexuelle, l’absence d’amour, l’anonymat et pourtant rien ne les arrête, rien ne les afflige. Elles sont aujourd’hui au seuil de leur vie, elles ont choisi le parti de vivre et de rire. Elles ne sont pas tendres les unes envers les autres, elles ont la répartie facile et l’humour vache. C’était tentant de me frotter à ce texte… Il y a Madame Khader, Madame Xenia, Madame Yvonne et Madame Zakko.
On les suit durant une année et chaque mois elles se retrouvent pour un événement, même s’il n’y en a pas vraiment, qu’à cela ne tienne, elles l’inventent ! On feuillette un grand livre d’images, on ne s’éternise pas, c’est le tourbillon de la vie. Peut-être parce que les jours aussi sont comptés, il faut savourer l’instant mais ne pas s’attarder. Ensemble, toutes les quatre, elles retrouvent une part d’enfance où les différences n’ont plus de place. Retrouver l’innocence de la jeunesse, l’envie de jouer comme dans une cour de récréation. Il n’y a pas de méchanceté mais un plaisir certain et assumé à dire des horreurs.
Elles rient de Dieu, de leurs enfants, des contraintes de la société, de leurs amours, de leurs maladies. Pour la joie de la controverse et sans doute celle aussi de dire des gros mots, comme les enfants avec pipi, caca, prout. Ce sont des femmes libres et libérées de tout, la vie n’a pas toujours été tendre avec elles et cela provoque des réactions. Certains s’enferment dans une tour d’ivoire ou sont en proie à l’amertume. Chez elles, rien de cela.
Les épreuves subies leur ont apporté une immense ouverture d’esprit.
En somme, ce qu’elles nous disent à toutes les phrases, même au plus profond de leur silence peut tenir en deux mots : rire et vivre.
Jean Paul Muel - Metteur en scène
très bonnes interprètes; mise en scène simple mais suffisante pour le type d'action; seul le texte m'a paru un peu pauvre, plutôt naïf dans son approche des personnalités. Après-midi "facile" mais sympa.
très bonnes interprètes; la mise en scène est simple mais pas rop répétitive malgré des décors minimalistes. Parf contre j'ai trouvé& le texte plutot naïf et un peu caricatural par rapport à ce q<ue chacune représentait. M
Original dans le contenu et la présentation, mais...
du beau, du beau théâtre, émouvant, tendre, joyeux, des mots du quotidien élevé, non sans humour, au rang de poésie. Quatre comédiennes de grand talent d'une belle diction et d'une présence de qualité, dans un écrin de décor et de musique gracieux. merci à tous.
Pour 5 Notes
très bonnes interprètes; mise en scène simple mais suffisante pour le type d'action; seul le texte m'a paru un peu pauvre, plutôt naïf dans son approche des personnalités. Après-midi "facile" mais sympa.
très bonnes interprètes; la mise en scène est simple mais pas rop répétitive malgré des décors minimalistes. Parf contre j'ai trouvé& le texte plutot naïf et un peu caricatural par rapport à ce q<ue chacune représentait. M
Original dans le contenu et la présentation, mais...
du beau, du beau théâtre, émouvant, tendre, joyeux, des mots du quotidien élevé, non sans humour, au rang de poésie. Quatre comédiennes de grand talent d'une belle diction et d'une présence de qualité, dans un écrin de décor et de musique gracieux. merci à tous.
Texte creux mais belle prestation des comédiennes !
De merveilleuses actrices mais un texte qui n'est pas à la hauteur de ces dames. Quelques bons moments cependant Beaucoup trop de répétitions.
De bien belles dames indignes et impertinentes que ces grandes filles. Ces merveilleuses comédiennes nous offrent de saignants morceaux de texte. La mise en images et en scène, adroite et réussie, met en valeur ce très agréable temps de théâtre.
ces dames se sont bien amusées ,nous aussi par moment ! les fauteuils 1ère catégorie ,trop près et en contre - bas,45 ,47 pas top !
je partage les 2 derniers avis. quelques passages très drôles mais d'autres un peu juste, à ne pas prendre au premier degré. Ne mérite pas un 5 étoiles. Dommage
Pas si drôle que ce qu'on pouvait attendre. Quelques baffouillages et des episodes pipi caca dont on aurrait pu se passer. ..
Spectacle assez moyen avec quelques bon moments très drôles... Judith Magre excellente ! Le "caca" au cimetière !!! Pas drôle du tout ! Intéressant, la rencontre et le partage de ces quatre femmes différentes
31, rue de la Gaîté 75014 Paris