Un étranger, un écrivain fait irruption dans une auberge dont les occupants essayent tant bien que mal d'oublier ce qui se passe alentour. Le père croit en son petit commerce de paratonnerres, la mère s'affaire à la maison et leur fille, sans cesse sur le départ, souhaité par les autres ou par elle, mais toujours reporté.
L'auberge n'est pas espagnole mais libanaise. Elle est ouverte à tous les vents, à tous les orages, à toutes les pannes électriques et autres explosions. Il est vrai qu'elle est située à Beyrouth, sur la route de la corniche et qu'elle est accueillante pour qui se donne la peine d'y entrer.
Lieu de passage et de confidence, l'auberge est un huis clos où l'étranger débarque avec ses propres doutes et angoisses et les confronte à ceux des personnes qu'il rencontre. Les histoires de l'un et des autres se mêlent dans l'obscurité du destin de chacun. Elles se confondent, tandis qu'explosions, pétards, klaxons, tonnerre, toutes les violences des hommes, de la terre et de la ville bruissent au dehors.
C'est en résidence à Beyrouth que le dramaturge québécois Marc-Antoine Cyr a imaginé cette pièce nichée, comme son auberge, dans le drame libanais. L'écrivain est un révélateur, une sorte de miroir réfléchissant qui permet à l'intime de côtoyer la destinée d'un peuple. C'est ainsi que dans la poésie suspendue de Marc-Antoine Cyr on croit reconnaître l'écho de Wajdi Mouawad.
159 avenue Gambetta 75020 Paris