« Ce que j’ai voulu, c’est, en donnant à ces quelques souvenirs une forme animée et familière, rendre plus sensible une des plus prodigieuses tyrannies, une des plus ravalantes oppressions de la vie, dont je n’ai pas été le seul à souffrir, hélas : l’autorité paternelle » Georges
La famille d’hier comme celle d’aujourd’hui est ici célébrée par Octave Mirbeau et son écriture acérée. Pour le pire et le cocasse ! Le narrateur, prénommé Georges, est « un pauvre diable » qui a le malheur d’être « né avec le don fatal de sentir vivement, de sentir jusqu’à la douleur, jusqu’au ridicule ». Il raconte des épisodes de son enfance et de son adolescence, solitaire.
Mirbeau, dans cette langue sublime qui le caractérise, dénonce à quel point la famille peut, dans ce qu’elle a de plus caricatural, étouffer les potentialités d’un enfant, détruire cette part d’innocence, source des rêves d’adultes, éteindre les étincelles qui structurent et constituent une personnalité. Jusqu’à la démystification de l’amour : « À l’inverse de ce que les poètes disent de l’influence « sublimatoire » de l’amour, l’amour tua en moi toute poésie »… et la réalité dégradante m’apparut » .
Ce texte cru, brutal, et drôle quelquefois, est d’une vérité brûlante, dans une société qui donne à ses enfants toutes les permissions virtuelles, en se gardant bien, dans le huis-clos des jeux familiaux, d’ouvrir les dialogues nécessaires.
Octave Mirbeau passe une enfance difficile. A quinze ans, il se fait renvoyer de son collège jésuite. En 1872, il gagne Paris, devenant secrétaire particulier d'un Maréchal. Pendant quatorze années, il sera domestique ou nègre. L'année 1884 marque un tournant dans la vie de l'auteur. Délaissé par sa femme, il tire un bilan pitoyable de sa vie. Il n'a été qu'un serviteur. Dès lors, il donne à sa vie une nouvelle tournure. Il utilisera sa plume pour défendre les causes 'justes' et vraies.
« Vous savez, Mirbeau, que je vous aime parce que vous êtes un des rares qui ne fassiez pas semblant, et c’est la chose impardonnable pour le public. » Stéphane Mallarmé
« Un vrai spectacle théâtral, vivant, drôle, grinçant. » Ouest France
« Les deux acteurs sont radieux, pertinents, élégants, drôles, complices, passionnés et provocateurs. » Le Perche
« Les spectateurs, conquis, se délectent de ces moments d'intimité qui prêtent à rire « de peur de n'en pleurer ». »
Un merveilleux moment. Une langue magnifique, des comédiens superbes, une mise en scène rythmée qui nous maintient captifs jusqu'à la fin. Bravo et à très bientôt pour la suite !
Un merveilleux moment. Une langue magnifique, des comédiens superbes, une mise en scène rythmée qui nous maintient captifs jusqu'à la fin. Bravo et à très bientôt pour la suite !
37, rue Volta 75003 Paris