Llanto

Texte en espagnol. Le 11 août 1934, "à cinq heures de l’après-midi", le matador Ignacio Sánchez Mejías mordait la poussière des arènes de Manzaneras, victime d’un coup de corne du taureau Granadino.

Mélomane, auteur dramatique, aviateur, intellectuel, il était l’ami du poète Federico García Lorca. Ce dernier, bouleversé, écrit en six mois son Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, admirable chant funèbre à la gloire du torero. Lui-même, à quelque temps de là, sera assassiné par les hommes de Franco.

Ce poème lyrique fervent ne va pas sans cultiver les accents d’un réalisme proche du rapport d’autopsie. Michel Rostain, initié jeune à la tauromachie par son grand-père, sans changer un mot du texte, met en scène Llanto por Ignacio Sánchez Mejías selon un parti pris audacieux. Il a imaginé un huis clos où l’on voit l’épouse du torero (Maria Jose Lopez au lamento si tragique) seule face à trois hommes (Vicente Pradal, Luis de Almeria, Chango Manzo), porteurs de l’affreuse nouvelle.

La composition musicale de cet oratorio est due à Vicente Pradal. Ce guitariste, Andalou de Toulouse, est l’arrière-petit-fils de l’instituteur de Lorca. Sa partition, évidemment nourrie de flamenco traditionnel, s’enrichit avec piano, flûtes, percussions, saxophone et violoncelles.