Lo speziale

du 18 décembre 2012 au 12 février 2013
1h30

Lo speziale

A l'origine de ce petit bijou lyrique, le théâtre brillant, drôle et tendrement humain de Goldoni. La pièce est comme une sorte de tourbillon autour de la jeune Grilletta, convoitée par tous les hommes comme une exquise pâtisserie… et la musique de Haydn s'y inscrit en parfaite harmonie !
  • Du dramma giocoso per la musica...

Retrouver Goldoni plusieurs années après avoir monté Les Amoureux c'est retrouver une forme particulière du bonheur de la représentation, celui d'un théâtre brillant, drôle et tendrement humain. Goldoni avait déjà écrit plus de quatre-vingts livrets d'opéra. Et dans Lo Speziale, il est fidèle à lui-même et à ses règles dramatiques : ne jamais séparer l'écriture de la vie, se pencher sur tous les milieux sociaux, observer malicieusement la réalité du monde.

Son génie comique le conduit à placer ses personnages dans les situations les plus inattendues et les plus extravagantes sans aucun souci de véracité ou de réalisme. Rien n'arrête son inventivité au service du pur divertissement : amoureux déguisés, faux notaires, enlèvement de la belle et même turqueries comme chez son illustre prédécesseur français, Molière.

J’ai souhaité que le rôle de Volpino soit joué par un homme et non par une femme comme le veut l’écriture d’origine de Haydn. En effet, la pièce est une sorte de tourbillon autour de la jeune Grilletta, convoitée par tous les hommes comme une exquise pâtisserie. Renoncer au travesti permet de donner à la pièce de Goldoni toutes ses résonances. Ici le comique naît d’une succession de répliques dont la vivacité et l'esprit empêchent qu'on s'attarde sur leur invraisemblance.

Goldoni donne vie et présence à ses personnages en parfaite harmonie avec la musique de Haydn créant ce théâtre du monde, qui lui était si précieux, et auquel s'ajoute aussi le pouvoir qu'ont acquis ces personnages de chanter leurs aventures.

Anne-Marie Lazarini (metteur en scène)

Adaptation, direction musicale et piano Andrée-Claude Brayer.

  • ... à l’opera buffa.

Lo Speziale est la troisième œuvre lyrique de Haydn créée en 1768. Haydn traduit ici à la perfection l'esprit et la malice du théâtre de Goldoni, et désormais l'œuvre fait partie du répertoire fréquemment monté comme opéra de chambre.

Une partie assez importante du troisième acte a définitivement disparu dans un incendie, dès la création. J’ai souhaité remplacer ces deux airs par l’aria n°7 du premier acte de Lo Speziale (rarement chanté) et le duo de Bastien et Bastienne de Mozart. La pièce se termine en apothéose, avec un air magnifique au répertoire des plus grandes sopranos suivi d'un ensemble particulièrement réussi.

Les airs sont superbes, déjà empreints de romantisme (Sturm und Drang), les ensembles fort enlevés, et on y trouve les prémices des grands opéras de Mozart qui vont suivre, en particulier Cosi fan tutte. Les passages “orientaux” sont très rythmés et amusants. Le rôle de Volpino a été confié ici à un baryton : cela donne une couleur différente à la fois aux deux airs très virtuoses qui s'adaptent parfaitement à cette tessiture, et aux récitatifs et ensembles qui seront ainsi rendus plus variés. Musicalement, la transposition de l’oeuvre orchestrée en une partition pour un petit ensemble de chambre donne une grande légèreté à la musique partenaire du plateau pour un dialogue homogène et aérien entre chanteurs et musiciens.

Andrée-Claude Brayer (chef d’orchestre)

  • Haydn, le Prince et l’Opéra

Joseph Haydn (1732-1809) destina ses treize opéras italiens, sauf le dernier, à la cour des princes Esterhazy, où il fut maître de chapelle à partir de 1761. Tous furent représentés en des occasions bien spéciales : mariages, fêtes, anniversaires, réceptions de hauts personnages, etc. Ils illustrent parfaitement ce qu'était la vie de cour dans l'orbite de Vienne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, d'autant que cette période marqua l'apogée de la puissance et surtout de la gloire des Esterhazy. Pour le prince Nicolas, qui régna de 1762 à 1790, la musique n'était pas qu'un art d'apparat. Il l'appréciait en vrai mélomane, en particulier (surtout à la fin de sa vie) l'opéra.

Au fil des ans, Haydn fut donc amené à diriger devant lui non seulement ses propres opéras, mais aussi ceux d'autrui : de 1780 à 1790, plus de mille représentations de soixante-treize ouvrages de vingt-cinq compositeurs différents. On a peine à imaginer que Haydn ait pu s'acquitter de cette tâche souvent fastidieuse, car d'autres activités l'accaparaient : concerts divers, composition d'œuvres nouvelles aussi bien pour le prince que (de plus en plus) pour le monde extérieur, etc.

La vie de cour finit par lui peser, et c'est avec une sorte de soulagement qu'à la mort du prince en 1790, il put se rendre à Londres. Lo Speziale, le troisième des treize opéras italiens de Haydn, fut créé à Eszterhaza, le tout nouveau palais des princes Esterhazy en Hongrie, le 28 septembre 1768, et c'est à cette occasion que fut inauguré son théâtre. Haydn dirigea encore l'ouvrage à Vienne en mars 1770 “avec un rare succès”, puis de nouveau à Eszterhaza en octobre 1774.

C’est probablement le ténor Carl Friberth, créateur du rôle de Sempronio, qui a choisi le livret de Goldoni. Il ne conserva que les éléments bouffes, supprimant les éléments “sérieux”, et réduisit le nombre des personnages à quatre, un des deux rôles masculins (celui de Volpino) étant en outre chanté par une femme.

La dimension bouffe de Lo Speziale se manifeste assez crûment dans l'air de la “constipation” chanté par Mengone à l'acte I, puis dans le finale de l'acte II, où Mengone et Volpino apparaissent déguisés en notaires en chantant du nez, et dans l'air “turc” de Volpino à l'acte III, avec ses notes et ses rythmes répétés. Haydn sut tirer le meilleur parti de la version qui lui fut soumise de la satire de Goldoni.

Marc Vignal

  • La presse en parle

« Une belle redécouverte que ce rarissime opéra bouffe de Haydn. » Figaroscope

« Le mot " ravissement " vient à l'esprit dès les premières minutes de cette oeuvre burlesque et satirique. » Monde et vie

« La mise en scène par Anne-Marie Lazarini est une vraie réussite, les anachronismes sont un régal et un discret trait d'humour. » Sorties à Paris

« Le décor de François Cabanat est l'écrin idéal pour une Venise aussi ravissante que théâtrale. » Fous de théâtre

« Les costumes sont beaux, légers, somptueux. L'Artistic Athévains confirme sa vocation de théâtre des Arts. » Froggy's delight

« Un spectacle bijou. Quatre chanteurs portent avec la même justesse les notes et les personnages. Tous frémissant au souffle de la vie qui court. Un enchantement ! » La Croix

« Il y a de la générosité et un peu de folie dans ce pari d'Anne-Marie Lazarini. Le public est conquis. » Télérama

« Quel plaisir de voir ces jeunes voix mêler au plus près leur ligne de chant à leur jeu scénique. » La Terrasse

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Spectacle terminé depuis le mardi 12 février 2013

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