Goldoni est un de ces génies tardifs dont la fulgurance et la force surprennent d'autant plus qu'on leur connaît peu de prémices.
Né à Venise en 1707, Goldoni passe près des quarante premières années de sa vie à voyager, sauter d'un métier à un autre, d'une ville à une autre, d'une rive de l'Italie à une autre, plutôt qu'à noircir des feuillets. C'est tout juste s'il écrit quelques canevas de comedia dell'arte, des livrets d'opéra, et une tragédie Bélisaire, qui, la première, fait un peu parler de lui comme auteur.
Et puis soudain, qu'une compagnie en fasse son auteur attitré, qu'un théâtre le sédentarise à Venise contre 400, puis 600 ducats, et c'est la frénésie, la boulimie, l'explosion. Qu'on en juge : en moins de 20 ans, ce ne sont pas moins de 220 pièces qui surgissent comme presque autant de coups de génie et de chefs d'oeuvre de la plume de Goldoni ; on citera pour mémoire : Arlequin, Serviteur de deux Maîtres, La Locendiera, ou Les Rustres. Une année même, malmené par la critique de l'époque, sensible à une certaine désaffection d'un public qui l'avait pourtant toujours soutenu, Goldoni promet 16 pièces pour la saison, et en écrit finalement 17, parmi lesquelles, excusez du peu : Le Café, Le Menteur, ou La Fausse Malade. Il faut aller voir en musique, et chercher du côté de Jean-Sébastien Bach, pour trouver une telle prolixité dans la régularité et dans le génie.
Mais ce qui frappe aujourd'hui chez Goldoni, ce n'est pas tant le nombre de pièces écrites que la révolution accomplie par lui seul (ou presque) et après 200 ans de règne sans partage de la comedia dell'arte, au sein du théâtre italien. Pour la première fois en effet, les comédiens ne s'approprient plus un vague canevas sur lesquels ils peuvent broder à l'infini à l'aide d'un fond immuable et presque répertorié de situations et de bons mots, mais sont obligés de suivre à la lettre les intrigues fouillées et complexes d'un texte entièrement écrit, débarrassé des masques de la comedia dell'arte et s'ouvrant, à partir de ces modèles que demeurent les figures d'Arlequin ou de Pantalon, à des personnages aux psychologies plus proches de la réalité et de l'époque, faisant de Goldoni, plus par ses pièces que par les Mémoires qui occuperont les 20 dernières années de sa vie, l'un des plus fins et précis observateurs de son temps.
25 fèvrier 1707 : Naissance à Venise de Carlo Goldoni, fils de Giulio Goldoni, médecin. A peine âgé de huit ou neuf ans, l’enfant écrit une comédie, encouragé par le goût du théâtre, qui est une tradition de famille.
1721 : Voyage de Rimini à Chioggia sur la barque d’une troupe de comédiens. Passe l’été à Chioggia.
1723 : Entre au collège Ghislieri. Pendant trois ans, il suit les cours de droit de l’Université de Pavie.
1725 : Expulsion du collège. Il rejoint son père qu’il accompagne à Udine. Gorizia et Vipacco.
1729 : Goldoni est nommé à la Chancellerie de Feltre. Il écrit et joue deux intermèdes.
1731 : Mort de son père. La famille rentre à Venise. Licencié en droit, il embrasse la profession d’avocat.
1734 : Il rencontre à Vérone Giuseppe Imer, chef d’une troupe qui jouait ordinairement au théâtre San Samuele de Venise qu’il accompagne en tournée et revient à Venise avec la troupe ; 25 novembre : Belisario (tragi-comédie en vers) au San Samuele.
1735/1736 : Il suit la troupe en tournée. A gênes, il rencontre et épouse Nicoletta Connio (19 ans), fille d’un notaire.
1737/1741 : Revenu à Venise, il dirige le théâtre d’opéra San Giovanni Grisostonio.
1738/1739 : Première comédie (en partie improvisée) : Momolo cortesan
1739 : Goldoni est nommé Consul de la République de Gênes à Venise.
1744 : La donna di garbo (La brave femme)) prelière comédie entièrement rédigée.
1747 : Goldoni rencontre Medebac, directeur du théâtre Sant’Angelo de Venise, qui l’attache à sa compagnie comme auteur attitré. Celui-ci abandonne définitivement le barreau et entreprend la réforme de la comédie Italienne.
1750 : La famiglia de il antiquario (La famille de l’antiquaire). A Milan, première de Pamela, première comédie jouée sans masques. Goldoni promet à son public vénitien seize comédies nouvelles pour la saison suivante et tient sa promesse.
1752 : Contrat avec le théâtre San Luca pour 1753.
1753 , carnaval : La Locandiera (La belle aubergiste) au Sant’Angelo. Reprise du Valet de deux maîtres sous forme de comédie cette fois entièrement rédigée.
1755, carnaval : Le Massere (Les cuisinières)
1756 : Il Campiello ( Le carrefour)
25 janvier 1761 : Au San Samuele, Sacchi joue la première fiaba de Gozzi, L’Amour des trois oranges, dans laquelle Goldoni est ridiculisé ; Août : Goldoni reçoit des comédiens italiens de Paris, une invitation à venir travailler avec eux ; Octobre/novembre : Le smanie della villeggiatura, Le avventure della villeggiatura, Il ritorno della villeggiatura, qui constituent une trilogie généralement dénommée La Villégiature
Fin janvier 1762 : Le Baruffe chiozzotte (Baroufe à Chioggia ; 22 avril : Départ pour Paris, avec sa femme et son neveu ; 22 août : Arrivée à Paris
Septembre - décembre 1763 : Goldoni fait jouer à la Comédie Italienne trois pièces « a soggetto »
4 février 1765 : Première à Venise de Il Ventaglio (L’éventail), dont il a envoyé le manuscrit de Paris. Goldoni devient maître d’italien de la princesse Adélaïde, fille de Louis XV.
1769 : Il reçoit une pension royale de 3 600 livres.
Novembre 1771 : Première de Le Bourru bienfaisant à la Comédie-Française
1775/1780 : A Versailles, il enseigne l’italien aux princesses Clotilde et Elisabeth, sœurs de Louis XVI.
1784/1787 : Il écrit en français, ses Mémoires.
juin 1792 : Un décret de l’Assemblée Législative supprime sa pension.
6 février 1793 : mort de Goldoni à Paris, rue Pavée Saint-Sauveur. 7 février 1793 : La Convention Nationale, sur proposition de Marie-Joseph Chénier, rétablit la pension qui est versée à sa veuve.
Théâtre de la Porte Saint-Martin, Paris
Plus de 30 ans après avoir joué le rôle-titre à la Comédie-Française, Catherine Hiegel met en scène la comédie de Goldoni La serva amorosa avec Isabelle Carré en servante triomphante, un grand rôle féministe du répertoire classique.
Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris
La Veuve Rusée est une pure comédie, un roman d'accompagnement, une aventure captivante et bien plus encore... mais, plus que tout, c'est l'histoire d'une femme qui rêve et se bat pour sa liberté, car c’est elle qui fixe les règles !
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Laurent Pelly et Agathe Mélinand ont imaginé un Impresario de Smyrne intemporel et en musique, avec, sur scène, un casting ébouriffant : Natalie Dessay en tête d'affiche et les excellents instrumentistes de l’ensemble baroque Masques dirigés par Olivier Fortin.
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Théâtre de Saint-Maur, Saint-Maur-des-Fossés
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La trilogie Les Aventures de Zelinda et Lindoro est un feuilleton extrêmement drôle et captivant sur notre incapacité au bonheur. Chacun peut voir un seul des trois épisodes selon son goût et son agenda. Les week-ends, on peut aussi le dévorer en un mini marathon de 5 heures chrono, entractes compris.
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Théâtre Suresnes - Jean Vilar, Suresnes
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