Ce que chorégraphie Louise Vanneste, c'est un espace tout entier. Avec ses vibrations, résonances et projections. C'est autre chose que seulement diriger des corps en déplacement. C'est plus. Plus profond. Et ouvert. Pour le spectateur d'atla, cela se joue en déambulation physique, parmi six interprètes, entre représentation et installation. Hors frontalité, une route s'ouvre dans le territoire de l'imaginaire.
La chorégraphe belge cite volontiers l'effet de la lecture : comment, à la seule source du travail de la langue, l'activation imaginaire tient d'une mise en mouvement. Au début, en filigrane du titre atla, on comprenait à travers les aulnes. Par les aulnes, on pensait à l'écrivain Michel Tournier. Atla ? Cela renvoie aussi à une ample géographie du monde. Alors, du même auteur, glissons vers cet autre chef d’œuvre : Vendredi ou les limbes du Pacifique.
Vingt-huit ans seul sur une île, de quelle sensualité solaire et cosmique, Robinson tisse-t-il son expérience extrême d'un rapport au monde qu'il lui faut recréer ? Vendredi le rejoint. Cette altérité humaine pourrait consacrer le grand retour à l'option civilisationnelle. Or non. À travers Vendredi, Robinson finira d'accepter l'appel d'un autre monde. Épousera cette île.
Atla n'est en aucun cas une transcription scénique du roman. Mais atla s'imprègne des résonances du temps et vibrations terrestres, leurs suggestions élémentaires, en tournoiement du vide et des espacements, qui permettent à la danse de déployer sa puissance d'aventure philosophique. Pourtant si près du geste.
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Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)