Lieu : Maison de la Culture
Ecrite en 1606, Macbeth est la plus courte et la plus haletante des tragédies shakespeariennes.
Lintrigue est limpide : Macbeth seigneur écossais, croise dans une lande trois sorcières qui lui prédisent quil deviendra roi. Le ver est dans le fruit. Poussé par sa femme à commettre lirréparable, il tuera Duncan, Roi dEcosse. Sitôt le régicide accompli, il est rattrapé par sa conscience qui, le harcelant et le privant de sommeil, le conduira à la folie et à sa perte.
" Un MacBeth prodigieux " Philippe-Jean Catinchi LE MONDE
Shakespeare, on le sait, a souvent peint les hommes tels quils sont et non tels quon les rêves. Multiples, habités de sentiments contradictoires, capables des plus grandes actions et des plus infâmes décisions.
Tel est MacBeth.
Quest-ce quun homme, si son bien principal, le profit de son temps, cest dormir et manger ? Une bête, sans plus ". sexclame Hamlet.
MACBETH lui ne dort plus une fois le crime commis et prouve bien par là quil est homme.
" Conscience, ce mot a été inventé par des lâches " sécrie Richard III avant de mourir.
MACBETH, lui, est rattrapé par celle-ci sitôt son régicide envisagé.
MACBETH est une tragédie intimiste dans un univers voué au chaos.
Pièce courte, haletante, elle est le miroir de nos pulsions les plus noires.
Mais qui, parmi nous, pourrait échapper à ce que son destin lui ordonne si chacun dentre nous connaissait son destin ?
Shakespeare pourtant, en focalisant lintrigue sur ce couple maudit, nous laisse entrevoir une lueur despoir : lhomme peut prendre en main son devenir. Ce maigre fil qui le sépare de lanimal, cette conscience, loin de toute lecture rédemptrice, marque son espoir dans lhumanité.
Tel sera Lear qui nous renvoit à la genèse. Un père et ses filles, un autre et ses fils, le pouvoir, lamour, la reconnaissance, lingratitude, la dérision, la mort, tout fait théâtre dans Lear, tout nest que vie. Luvre est monumentale et sa forme, brute et dépourvue de sentimentalisme, se prête, au traitement théâtral la plus simple qui soit.
Ces mythes fondateurs de lhumanité, dans ce quelle a quelquefois de plus horrible, doivent nous parvenir sous forme de conte.
Doù lidée de marier dans cette même volonté scénographique deux des plus belles tragédies shakespeariennes.
Un cercle de terre, des pierres, du feu, des armes rudimentaires, laspect tribal et intemporel des acteurs et surtout et cest ce qui est magnifique dans Macbeth et Lear une langue rugueuse dans un espace sans foi ni loi où lindividu est placé seul face aux éléments. Ce sont des pièces archaïques et cela fait leur force.
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