Tout public à partir de 6 ans.
La Cendrillon revue par Maguy Marin a connu, depuis sa création, et continue de connaître un succès énorme, partout dans le monde où le Ballet de l’Opéra de Lyon la présente. Devenue emblématique de la compagnie lyonnaise, et dansée régulièrement, elle a dépassé lors de sa reprise, en décembre 2012, sa 400e représentation. Dans ses spectacles récents, Maguy Marin met sur scène le quotidien, théâtralisant les gestes ordinaires de gens sans histoires, mais reflétant l’humaine condition. « J’ai tendance à ne plus vouloir particulariser le danseur, parce qu’il a à représenter quelqu’un comme tout le monde. Il devient un corps anonyme, affecté par ce qui l’entoure » déclare-t-elle.
Déjà, dans Cendrillon en 1985, on trouve cette volonté d’universaliser le propos. En transposant le conte de Cendrillon dans l’univers des jouets, où s’animent des poupées aussi inoffensives en apparence que cruelles dans leurs comportements, Maguy Marin et sa décoratrice Montserrat Casanova ne détruisent pas le merveilleux (il y a toujours une marraine aux pouvoirs magiques et un prince charmant pour partir à la recherche de celle à qui appartient le chausson abandonné à minuit, lors du bal), mais elles donnent à cet univers onirique la profondeur mélancolique de l’innocence perdue.
La maison / palais de carton-pâte ouvre ses portes pour dévoiler à chaque étage de vraies souffrances, des joies sincères, des tendresses pudiques, des jalousies et des méchancetés bien humaines, émises par ces personnages aux têtes de bébés en celluloïd et à la gestuelle malhabile. Défi au perfectionnisme individualiste du ballet classique, les masques qui recouvrent les visages des danseurs et les costumes rembourrés qui déforment leurs corps annoncent cette non-caractérisation des interprètes que recherche la chorégraphe aujourd’hui.
« Le fait que nous n’avions pas à nous préoccuper de l’expression des visages – ici masqués – ni même des corps – enrobés de mousse – me permettait un traitement « naïf » et décalé du langage classique ». Loin de s’en trouver « dépersonnalisée », la danse gagne en humanité, rendant touchants les personnages. Alors, sur la musique vive et prenantedeProkofiev,la féerie peut se faire fable, porteuse d’espoir : elle nous enseigne qu’à force de courage –comme cette jeune fille (ayant perdu sa mère, et son père s’étant remarié, Cendrillon est maltraitée par sa marâtre et ses demi-sœurs) – on peut se sortir d’une situation malheureuse, par son seul mérite et sa seule bonté.
Un spectacle enchanteur qui s’adresse directement aux enfants et aux adultes qui ont su garder en eux le souvenir des émotions juvéniles.
Ballet d’après le conte de Perrault.
Directeur du Ballet : Yorgos Loukos
Musique : Serge Prokofiev (op.87, 1940/1944)
« Une vision épatante, merveilleuse et sans l'ombre d'une ridule de Cendrillon, devenu l'un des ballets les plus populaires de Maguy Marin. ! A voir et à revoir encore ! » Rosita Boisseau, Télérama TTT
15, avenue Montaigne 75008 Paris