Un mélodrame provocateur qui fustige l’héritage, la religion, se moque du handicap, de la vieillesse et de la mort.
Léa, juive séfarade, divorcée, chercheuse en cosmétologie, débarque chez sa marâtre handicapée, Odette, juive ashkénaze, pour s’installer chez la vieille dame et s’occuper d’elle. Les deux femmes ont toujours été en conflit depuis le remariage de Jacob, le père et époux défunt. C’est l’occasion pour Léa de se venger des sévices moraux que sa marâtre lui a fait subir quand elle était jeune, mais la vieille dame a plus d’un tour dans son sac pour déstabiliser sa belle-fille en mal de petits-enfants… Qui, dans ce virulent conflit, est la victime ou le bourreau ?
J'ai été voir au théâtre de Nesle à Paris la pièce "Mamie blues", écrite par Brigitte Bloch-Tabet et mise en scène par Christian Vurpillot. Pendant une heure et demi, nous allons ainsi regarder deux femmes, belle-fille-belle-mère, s'affronter sur leur personnalité, leurs attitudes, le passé et l'éducation que l'une aurait reçue de l'autre. Cela va être un duel de haute tension, intense, sans merci, aux joutes oratoires de grande qualité, passionnant à voir et à suivre tant est riche le texte et admirable le jeu des deux actrices. Heureusement, des temps morts viennent interrompre ces disputes outrancières ce qui certainement soulage les protagonistes pouvant ainsi reprendre leur souffle mais, faut-il l'écrire, nous de même éprouvant également un besoin de répit. Certes, nous pourrions souhaiter avoir face à nous des personnages plus attachants mais Brigitte Bloch-Tabet sait parfaitement explorer l'âme humaine dans sa fibre néfaste et nauséabonde ce qu'après tout avait déjà pu faire Anouilh avec succès. Cependant, là où le miracle opère c'est que l'auteure sait également esquisser un espoir de bonté humaine bienvenu chez ses deux personnages et là nous nous rapprocherions plutôt de Sartre avec son "diable et Bon Dieu". Toutefois, ce n'est pas le plus important : l'austérité n'empêche pas l'humour distillé par petites touches à des moments totalement inattendus, et là, ce sont franchement des grands moments de franche rigolade qui n'altèrent en aucun cas la situation de tension dominant tout le long de la pièce. Ces moments d'humour et de tension apportent à l'ensemble un agréable aspect insolite et une totale originalité parfaitement accueillis. Que le réalisateur soit salué pour sa mise en scène car après tout c'est elle qui sécrète un tel plaisir à regarder ce spectacle tombant à pic en cette fin d'année d'enchantement à quelques jours de célébrations de fêtes. Guy Herrmann
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J'ai été voir au théâtre de Nesle à Paris la pièce "Mamie blues", écrite par Brigitte Bloch-Tabet et mise en scène par Christian Vurpillot. Pendant une heure et demi, nous allons ainsi regarder deux femmes, belle-fille-belle-mère, s'affronter sur leur personnalité, leurs attitudes, le passé et l'éducation que l'une aurait reçue de l'autre. Cela va être un duel de haute tension, intense, sans merci, aux joutes oratoires de grande qualité, passionnant à voir et à suivre tant est riche le texte et admirable le jeu des deux actrices. Heureusement, des temps morts viennent interrompre ces disputes outrancières ce qui certainement soulage les protagonistes pouvant ainsi reprendre leur souffle mais, faut-il l'écrire, nous de même éprouvant également un besoin de répit. Certes, nous pourrions souhaiter avoir face à nous des personnages plus attachants mais Brigitte Bloch-Tabet sait parfaitement explorer l'âme humaine dans sa fibre néfaste et nauséabonde ce qu'après tout avait déjà pu faire Anouilh avec succès. Cependant, là où le miracle opère c'est que l'auteure sait également esquisser un espoir de bonté humaine bienvenu chez ses deux personnages et là nous nous rapprocherions plutôt de Sartre avec son "diable et Bon Dieu". Toutefois, ce n'est pas le plus important : l'austérité n'empêche pas l'humour distillé par petites touches à des moments totalement inattendus, et là, ce sont franchement des grands moments de franche rigolade qui n'altèrent en aucun cas la situation de tension dominant tout le long de la pièce. Ces moments d'humour et de tension apportent à l'ensemble un agréable aspect insolite et une totale originalité parfaitement accueillis. Que le réalisateur soit salué pour sa mise en scène car après tout c'est elle qui sécrète un tel plaisir à regarder ce spectacle tombant à pic en cette fin d'année d'enchantement à quelques jours de célébrations de fêtes. Guy Herrmann
8, rue de Nesle 75006 Paris