Présentation
Création en France de Manteca
(Saindoux)
Un huis clos à la dérive
Un regard sur Manteca
Calendrier des représentations
" Cuba alanguie attend, ralentie, dans des colonnes en ruines jaunes, en loques, en rouille, en poussière bleue écaillée dOrient perdu... Cuba attend devant un vieux frigo soviétique en panne depuis le 24 mars 1983... Cuba attend dans sa prison caraïbe, dans son spendide isolement, la perle à part est sur le dos, comme toujours, incapable de se relever, de se débrouiller toute seule, elle attend .... Elle sappelle cuba Daniel Mermet
La Havane un soir de la Saint Sylvestre et de la fête de la Révolution. Deux frères
et leur soeur dans le huis clos dun petit appartement délabré. Fatras
dobjets récupérés et entassés portant témoignage dun espace de survie.
Leur quotidien : faire face à la pénurie alimentaire. Leurs paroles : lamour de
leur pays étranglé et la conscience de la faillite dune utopie. Un quatrième
personnage : un cochon, trônant dans la salle de bain, élevé en cachette et qui prend
de plus en plus de place
doit être sacrifié ce jour-là. Qui des trois le fera ?
Une pièce métaphorique, un humour décapant. Un texte qui fonctionne à double entente : lhôte inhabituel, devenu envahissant, celui quil faut éliminer, nest bien sûr pas celui quon croit....
Création en France de Manteca (Saindoux)
Manteca, écrite en 1993, une des uvres les plus courageuses de cette décennie, a été un des grands succès de la scène cubaine.
La Havane, la veille du jour de lan et de la Fête de la Révolution. Dans le huis clos dun appartement délabré où vivent deux frères et leur sur se déroule un nouveau rituel autour dun personnage absent et omniprésent, dont lidentité est ambiguë, un porc totémisé qui incarne la survie. En attendant de passer à lacte, puis à table, le trio ressasse leurs ratages, leurs frustrations, philosophe sur le monde qui change, sur la déroute du socialisme dans le ici et maintenant cubain, enterre les utopies et en invente dautres, plus immédiates, vitales, comme lutopie de labondance du saindoux.
Le bonheur ne serait-il quune source éternellement jaillissante de saindoux ?
Irène Sadowska-Guillon
Un bout dappartement flotte tant bien que mal dans un espace vide, fragment de lunivers chaotique de deux hommes et dune femme de la Havane, une embarcation soumise aux vents violents de lhistoire de leur pays et qui dérive sans carte et sans escale possible.
Cest lhistoire dun naufrage. Celle de nos trois personnages, mais aussi celle dune île : Cuba.
Un huis clos à ciel ouvert, radeau encombré dobjets hétéroclytes, rouillés, récupérés pour survivre sur lequel se jouent labandon et les désillusions. Un vieux portrait déchiré de Lénine sert de figure de proue.
Une ceinture de lumière cerne ce micro-espace. Un embargo voyeur, une prison dont la lumière capricieuse révèle linvible et dissimule le visible.
Trois naufragés tragi-comiques tentent de nous interpeller. La dérision est la seule façon possible pour eux de nous dire la vérité et leur mal de vivre.
Et puis ce cochon caché dans leur salle de bain de fortune qui attend son heure et qui prend de plus en plus de place, au point de tout faire chavirer...
Didier Lastère - Jean-Louis Raynaud
Je me souviens encore fortement de lémotion que jai ressentie, un jour de 1993, avec un petit groupe, à la première lecture de Manteca ; texte sans doute le plus important dAlberto Pedro.
Le suspens maintenu jusquà plus des deux tiers de loeuvre et lambiguïté confèrent à cette pièce une grande intensité dramatique...
Dans Manteca la défense du destin de la nation, comme condition sine qua non pour dépasser la crise, est vue depuis lengagement - critique et contradictoire - de deux frères et une soeur, chacun à sa façon...
Il me semble que jamais le théâtre navait radiographié avec autant de crudité les positions et les réflexions de ces gens simples dont les médias ne se font jamais lécho.
Alors que nous ne sommes pas encore remis complètement du choc de leffondrement du socialisme appliqué, Alberto Pedro nous confronte soudain à la déclaration de principe dun des personnages qui, passant de la rage à limpuissance, répète : Je suis communiste, communiste dici...
La famille, un des motifs thématiques centraux de la dramaturgie cubaine, lieu immédiat des affections, apparaît comme une des ultimes valeurs sûres malgré son déchirement.
Tant que la famille est unie le vent peut bien souffler tant quil veutet La vraie démocratie on la trouve seulement à la maison, chacun ses défauts, mais au moins on respecte les liens du sangdit la soeur dans une bouffée dindividualisme féroce...
Espace vivant du débat collectif et mémoire dune époque, Manteca est une des pièces phares du théâtre cubain contemporain.
Extraits dune critique de Vivian Martinez Tabares, critique et théoricienne de théâtre cubain, directrice de la revue cubaine de Théâtre : Conjunto. Traduction André Delmas.
Calendrier des représentations
8, 9, 10, 11 et 15, 16, 17 mars 2001 au Théâtre Paul Scarron - Le Mans (72)
20 mars 2001 au Théâtre de lHôtel de Ville - Saint Barthélémy dAnjou (49)
22 mars 2001 à lAuditorium - Evron (53)
24 mars 2001 au Théâtre des Ursulines - Chateau Gontier (53)
27 mars 2001 au Théâtre Municipal - Laval (53)
29, 30 mars 2001 à la Salle Polyvalente - Villaines la Juhel (53)
27 avril 2001 au Théâtre - Fresnay sur Sarthe (72)
28 avril 2001 à la Salle Polyvalente - Gorron (53)
et dates à confirmer,
octobre 2001 au Festival Franco Ibérique et Latino Américain - Bayonne
(64)
février 2002 à lOARA - Bordeaux (33)
Théâtre Paul Scarron - 8, place des Jacobins 72000 Le Mans