Stefan Zweig unit Marie-Antoinette et la Révolution dans une même fatalité de destin, telles les deux faces d’une même médaille tragique.
Les appels au secours que la Reine lance au cœur de la Révolution, rappellent les cris d’alarme qui émanent de la patrie de l’écrivain quatre ans avant la Seconde Guerre Mondiale.
Stefan Zweig hisse la figure de Marie-Antoinette au rang d’héroïne dans la tempête des évènements, tout en dressant un portrait sans indulgence de la royauté et de ses dérives.
« Et si, sans son union avec le futur Louis XVI, la Révolution française n’avait pas eu lieu ? Les deux comédiens (Thomas Cousseau et Marion Bierry) posent dès les premières minutes cette question au public, qui ressortira de cet intimiste spectacle avec un autre regard sur la grande Histoire. » Vanity Fair
« Ainsi organisée et très organique, la soirée progresse d’une manière de plus en plus intense, la diction pure devenant une prise en charge très forte de la puissance du texte. Et nos cœurs cuirassés s’emplissent d’émotion ! » WebThéâtre
« Un joli travail dans un style proche des images d'Epinal porté avec conviction par les deux récitants qui savent le nourrir en émotions. Ce ne sera donc pas une simple évocation historique mais une plongée dans une époque-clé dont le bruit et la fureur n'a pas cessé de hanter toutes les générations françaises depuis plus de deux siècles. » Froggy's delight
« Marion Bierry, toujours excellente dans la mise en scène et interprète fine et nuancée. (…) Les interprètes sont fins et sensibles. Il y a là un beau moment d’intelligence d’un texte –réduit- et une manière tendre de faire revivre ce destin d’exception, cette femme qui avance sans trembler vers sa fin. Elle meurt le 16 octobre 1793. » Le journal d'Armelle Héliot
« La passion des deux comédiens est manifeste. Marion Bierry et Thomas Cousseau nous captivent en nous disant les mots et les partis-pris de Stefan Zweig. On l'aura compris, ce spectacle est un bien intéressant moment littéraire. » De la cour au jardin
Je devais avoir treize ou quatorze ans lorsque ma grand-mère me donna à lire une biographie à l’eau de rose sur Marie-Antoinette. Ma grand-mère aimait les reines - presque toutes les reines - les princesses, Joséphine Baker, et toutes les chanteuses réalistes. Les hommes étaient moins nombreux dans son Panthéon : De Gaulle, Maurice Chevalier. Elle me faisait chanter indifféremment Valentine, Les Petits mouchoirs de Cholet et La Victoire en chantant.
Lorsque je lus Marie-Antoinette de Zweig, j’eus la révélation du tragique là où j’avais gardé le souvenir du mélo, la révélation d’une héroïne, là où je me rappelais uniquement le martyr. La révélation de Stefan Zweig tour à tour défenseur des droits de l’homme et défenseur de la femme. C’est à Vienne que je lus Marie-Antoinette pour la première fois. Je connaissais déjà bien l’Autriche et sa capitale. Si le monde de Zweig, de Roth, de Musil, avait disparu depuis bien longtemps, il survivait encore, à Vienne, au début des années 1980, des personnages portant en eux ce mélange « Vieille Autriche » d’engagement ardent et de conservatisme, de goût du progrès et de la tradition. Ce qui me touche, tout autant que la virtuosité de l’historien, c’est l’approche étonnante du conteur. Une approche espiègle, passionnée, sévère, lyrique, légère, toujours affable - et comme dirait l’auteur : « véritablement autrichienne » - des deux côtés d’une même médaille de sang : Marie-Antoinette et La Révolution. A mesure du récit toutes deux sont embarquées dans une même fatalité de destin. Je réalise aujourd’hui que cette médaille tragique – comment pourrait-t-il en être autrement ? – est à l’effigie de l’Autriche du début des années trente, date de l’oeuvre. Tous les appels au secours de la reine – et de la révolution, toutes ses tentatives politiques si maladroites renvoient, tel un écho, aux appels et aux maladresses de la patrie de l’écrivain évoqué dans Le Monde d’hier.
J’ai tenté, dans cette adaptation de ne pas trahir l’approche historique et psychologique de Zweig. J’ai laissé de côté les analyses du remarquable historien, ses sources, son exceptionnel travail de chercheur, pour privilégier le sentiment de l’auteur. Je souhaitais dégager le plus étonnant : sa parole, ses images. Très peu de lettres, Zweig en produit un certain nombre dans le livre, mais on les trouve dans d’autres biographies. Juste le verbe du conteur répartie entre un homme et une femme : un juge avec son sens historique, une avocate avec son plaidoyer. Ce qui surgit enfin dans ce tableau que compose Zweig, c’est l’ombre portée de la grande absente, l’autre femme au-dessus de la reine de France : sa mère, cette impératrice, emblème de courage et de probité dans tous les confins d’Europe centrale. La figure de Marie-Thérèse hante Marie-Antoinette dès 1789, mais encore tout Autrichien de coeur vers 1933. Et si, comme pressentant la pire des barbaries, Zweig, dans sa Marie-Antoinette voulait réconcilier monarchistes et républicains ?
Marion Bierry
Marie-Antoinette n’était ni la grande sainte du royalisme ni la grande « grue » de la Révolution, mais un être moyen, une femme en somme ordinaire, pas trop intelligente, pas trop niaise, un être ni de feu ni de glace, sans inclination pour le bien, sans le moindre amour du mal, la femme moyenne d’hier, d’aujourd’hui et de demain, sans penchant démoniaque, sans soif d’héroïsme, assez peu semblable à une héroïne de tragédie. (…) Sans l’irruption de la Révolution dans son fol univers de plaisirs, cette princesse insignifiante aurait tranquillement continué à vivre comme des millions de femmes de tous les temps ; elle aurait dansé, bavardé, aimé, ri, se serait parée, aurait rendu visite et fait l’aumône ; elle aurait mis au monde des enfants et finalement se serait étendue doucement sur un lit pour y mourir, sans avoir réellement vécu selon l’esprit du temps (…)
Une nature moyenne doit être projetée hors de soi-même pour devenir tout ce qu’elle est capable d’être, et peut-être davantage qu’elle ne le supposait ou pressentait ; pour cela le destin n’a pas d’autre fouet que le malheur. (…) Mais inexorable comme l’artiste qui ne lâche pas sa matière le malheur ne cesse pas de marteler l’âme molle et faible de Marie-Antoinette avant d’en avoir obtenu la fermeté et la dignité, et fait surgir toute la grandeur ancestrale ensevelie dans ses profondeurs (…)
Et grâce à cette conscience d’un devoir supérieur à remplir son caractère grandit au-delà de lui-même. Peu avant que la forme humaine ne se brise, le chefd’oeuvre impérissable est achevé, car à la dernière heure de sa vie, à la toute dernière heure, Marie-Antoinette, nature moyenne, atteint au tragique et devient égale à son destin.
Stefan Zweig
Une Marie Antoinette passionnante grâce à un superbe texte de Sweig et une interprétation captivante des acteurs. Excellent moment d'histoire !
Un véritable plaisir, pas un instant de répit, j’ai été captivé par le texte et les acteurs tout simplement magnifiques, merci
Bon texte de Sweig servi par deux excellents acteurs qui donnent la dynamique nécessaire pour rendre palpitante cette partie d'histoire que l'on croit être sans surprise.
Bon rappel historique
Pour 4 Notes
Une Marie Antoinette passionnante grâce à un superbe texte de Sweig et une interprétation captivante des acteurs. Excellent moment d'histoire !
Un véritable plaisir, pas un instant de répit, j’ai été captivé par le texte et les acteurs tout simplement magnifiques, merci
Bon texte de Sweig servi par deux excellents acteurs qui donnent la dynamique nécessaire pour rendre palpitante cette partie d'histoire que l'on croit être sans surprise.
Bon rappel historique
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