Depuis quelques années, la metteure en scène propose des formes scéniques issues de son « laboratoire théâtral de philosophie politique ». Après Z comme Zigzag, Le Petit Z (cf Deleuze), elle crée Melancholia Europea (une enquête démocratique). Dialogue entre les régimes fascistes d’hier et d’aujourd’hui. « Souci du monde » qu’elle partage ici avec Hannah Arendt : « L’homme se tient sur une brèche, dans l’intervalle entre le passé révolu et l’avenir inconnaissable. Chaque génération nouvelle, chaque homme nouveau doit redécouvrir laborieusement l’activité de pensée pour se mouvoir dans la brèche. »
Avec six comédiens-chercheurs au plateau, qui jouent les enquêteurs, les historiens aussi bien que les responsables nazis de la Seconde Guerre mondiale, Bérangère Jannelle traque la « banalité du mal ». Celle d’Hitler, de Speer ou d’Himmler comme celle des « monstres » ordinaires d’aujourd’hui. Dans un théâtre transformé en salle de rédaction, les comédiens se livrent au déballage de l’Histoire. Archives visuelles et sonores du IIIe Reich, interprétation psychologique des accusés du tribunal de Nuremberg… L’intime et la politique, comme la place active du spectateur, sont au cœur du travail artistique de Bérangère Jannelle. Avec cette fabrique de l’Histoire au présent, la metteure en scène suggère la nécessité d’une pensée active.
Guérillas de vie contre peur du déclin. Territoires de rêve. Possibilités de penser en slamant ! Sur scène, les comédiens cherchent l’équilibre sur la brèche de l’Histoire, et proposent les lueurs d’un contre-pouvoir.
Par la Compagnie La Ricotta, inspiré de Hannah Arendt.
« Bérangère Jannelle a le théâtre dans la peau et un vrai regard de metteure en scène. » Emmanuelle Bouchez, Télérama
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