Quand ça va mal, qui reste-t-il ? Rimbaud.
L’« homme aux semelles de vent », ce serait maintenant ce jeune homme aux baskets sales ou cette femme rouge, les deux protagonistes autour de qui s’organise l’immense, hardi chantier de cette performance inclassable.
« Au détour du théâtre », selon leurs propres mots, ils se sont rencontrés, Clément Baudu et Jean-Baptiste Coquet, l’un apportant ses textes, imprécation et imploration, l’autre ses musiques, rock et pop, au groupe Mémorial qui arpente le monde avec le noir désir de son salut. Leur oratorio, brutal et lyrique, parle de l’errance aujourd’hui. A la douleur s’oppose la ferveur, qui se rappelle à nous comme une enfance et nous appelle à elle comme une joie. « L’amour c’est un mémorial » (Emily Dickinson). Ce sacré seul conjure la perte, comme seul le nous, celui d’une génération ou d’une époque, peut chasser la peur. Assister à cette fresque sauvage, c’est s’incorporer l’inachevable, autrement dit l’increvable.
Quand ça va mal, reste le chant, qui sauve de tout (Mahmoud Darwich).
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Voiture : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.