Et si le corps produisait son propre espace ? Pas simplement celui qu’il occupe comme n’importe quel autre corps, mais plutôt celui que sa présence détermine : que ce soit par ses gestes, les formes qu’il invente, sa façon d’évoluer, mais plus encore par son interaction avec les autres. Depuis bientôt vingt ans, Myriam Gourfink envisage la danse comme l’organisation d’un espace dynamique au fil de projets où les danseurs participent activement à l’élaboration de la partition chorégraphique.
Pour Amas, elle a souhaité les impliquer plus étroitement encore à la composition. Cela en s’appuyant sur une technique qui privilégie chez les danseuses l’anticipation du mouvement en les conviant à organiser les éléments déterminants de la partition à partir de leur perception, de leurs émotions et de leur vision du déroulement global de la pièce ; ce qui fait d’elles, en quelque sorte, des chorégraphes.
Créé sur une composition de Kasper T. Toeplitz pour vielle à roue et grosse-caisse électronique, Amas déploie un écheveau de relations spatiales entre les interprètes faites de juxtapositions et superpositions, formes et découpes qui se reconfigurent incessamment au gré d’un rythme apparemment ralenti. Au fil des années, la recherche inlassable de Myriam Gourfink l’a conduite à développer une écriture symbolique pour composer l’univers géométrique et l’évolution poétique de la danse. Basée sur les techniques respiratoires du yoga, son approche de la chorégraphie s’attache aussi à guetter la nécessité intérieure qui mène au mouvement. Approche créatrice particulièrement féconde dont Amas constitue un exemple tout à fait remarquable.
« L’image est à la fois futuriste et passée. […] Le mouvement se fait posture, impossible à prévoir. Les alignements sont poussés, les équilibres ahurissants. Car comment tenir le geste dans un ralentissement perpétuel ? » Amelie Blaustein Niddam, Toutelaculture
« Entre activité végétale au ralenti tendance pousse des plantes et vibration aquatique façon bouquet d’anémones de mer, Amas, sa nouvelle création, ouvre à un exercice de contemplation qui oblige le spectateur à décélérer sec et requiert son empathie. » Rosita Boisseau, Le Monde, 16 janvier 2017
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.