N'être pas né se laisse difficilement décrire, avec sa folle manière de reconstruire la vie dans le sens inverse, de la mort à la naissance. Mais on y retrouve les ingrédients qu'on aime chez Cusset : la constante jubilation des mots, le jeu avec le public, la drôlerie sans cesse teintée de mélancolie.
N’être pas né est le quatrième seul-en-scène d’Yves Cusset, qui a la particularité rare d'être à la foi s phi osophe et humoriste, les trois précédents ayant déjà fait l'objet de plus de 400 représentations.
Après l’exploration extravagante, drôle et profonde, de la philosophie puis de la politique, ce dernier solo s’aventure à sa manière du côté de la psychanalyse, et explore peut-être plus encore que les fois précédentes cette zone d’indétermination entre le comique et le tragique, qui rend le rire d’autant plus puissant qu’ il est toujours entremêlé d’une sourde mélancolie.
Retraçant les affres de la toute petite enfance et ses conséquences dévastatrices sur le développement de la personnalité, le spectacle suit l'étrange parcours d’un homme qui n’est jamais vraiment né, et habite le monde comme s’il était dans le ventre de sa mère, jusqu'à l'étonnant accouchement aux forceps qui clôt la pièce. Le comique y est poétique, le jeu avec les mots, pour être omniprésent, n’en est pour autant jamais gratuit, et l'on rejoint aussi par la forme de l ’adresse et par son pouvoir d’interpellation du public le genre du café théâtre.
Loin des sentiers (trop) battus du one man show, Cusset continue ainsi de tracer une voie singulière, avec toujours ce même respect de l’intelligence du public, même quand elle n’est pas avérée par des tests scientifiques idoines.
« Cusset, c'est un Devos qui aurait fait Normale Sup ! » Marianne
« Un feu d'artifice de bons mots et de pensées pleines de poésie, noire mais toujours drôle. Impressionnant ! » Vivantmag
15, rue du Retrait 75020 Paris