Deux femmes et un musicien se retrouvent enfermés sur une scène de théâtre alors qu’ils ne savent pas ce qu’ils doivent y faire, n’étant clairement pas ceux qui devraient être là. Ils cherchent alors tous les stratagèmes possibles pour combler le vide qui les envahit face à cette situation d’emprisonnement…
« – Mais si vous aviez été celles qui devaient être là, vous pensez que cela aurait tourné idem ?
- Vous, vous feriez mieux de jouer ! »
Une comédie absurde
Genèse du spectacle
Note d’intention
Mise en scène
Ni une ni deux est un objet pour le moins singulier, riche en moments absurdes, quiproquos, répétitions de situations et jeux de langage. Il nous emmène dans un univers baroque.
Deux femmes (La Groulle et l’Effarée) et un musicien (le Tiers) sont confrontés à une situation qui les dépasse. Ils se retrouvent enfermés sur une scène de théâtre alors qu’ils ne savent pas ce qu’ils doivent y faire, n’étant clairement pas ceux qui devraient être là. La Groulle et l’Effarée cherchent alors tous les stratagèmes possibles pour combler le vide qui les envahit face à cette situation d’emprisonnement.
S’enchainent alors conversations absurdes, tentatives de numéros, quiproquos avec le Tiers qui n’a pas le bon instrument ayant un violon alto à la place d’un piano, le tout dans un univers des plus comiques.
L’envie de travailler ensemble est née en mai 2009 lors d’une expérience commune autour de la Commedia dell’arte. Nous avons longtemps cherché un texte qui nous ressemblerait pour créer notre premier spectacle. Pratiquant toutes deux la danse contemporaine, nous souhaitions mêler le langage du corps et de la parole tout en intégrant un univers comique, décalé et absurde.
Nous avons découvert Ni une, ni deux d’Eugène Durif et il nous a tout de suite semblé évident que ce texte nous permettait de concevoir ce spectacle pluridisciplinaire alliant langage corporel, musical et bien sûr théâtral.
Grâce à ce texte, nous souhaitons pointer l’absurdité de notre monde contemporain dont le discours s’articule constamment autour de la communication mais où le réel échange n’existe souvent plus.
Chaque individualité est enfermée dans ses raisonnements et ses questionnements, prisonnière de sa propre temporalité.
Nous assistons dans cette pièceà une tentative de remplissage du vide et doncà une confrontation directe avec celui-ci. Comment combler le vide quand on ne sait pas quoi faire, ni ce que l’on doit faire ? Pourquoi vouloir le combler à tout prix ? Par peur du silence ? De la mort ? Pour pousser plus en avant cette problématique, nous avons choisi de travailler dans un décor épuré, laissant toute la place aux personnages et à la musique.
Notre mise en scène s’appuie sur la langue même de Durif, et sur un travail approfondi des personnages (la Groulle, L’Effarée et le Tiers) grâce à un travail sur le corps du clown et son habit. En effet, cette langue pleine d’inventions ludiques, décalées, absurdes, aux expressions détournées appelle à la construction de personnages clownesques, qui n’en restent pas moins humains.
Les passages musicaux, tout comme la présence du Tiers, agissent en contrepoint et soulignent la dimension lyrique et onirique du texte. Marine Toulet & Amélie Prévot
Nous avons fait appel à Anne Marion-Gallois pour la mise en scène. Son approche du texte est extrêmement précise et concrète. Utilisant également dans son processus créatif la danse et le clown, elle répond à notre attente afin de créer l’univers particulier et pluridisciplinaire de ce spectacle.