Cela fait plus de 30 ans qu'aux frontières des disciplines et portés par leur univers singulier à la théâtralité pleine de troubles, Nicole Mossoux et Patrick Bonté créent la surprise à chacun de leur nouveau spectacle.
Avec Les Arrières-mondes, dernière création en date et septième spectacle de la compagnie présenté à Châtillon, ils ont puisé leur inspiration et la « substance fantasmagorique » de leur travail dans l’iconographie des longues files des damnés de Bosch et de Bruegel.
Échappés de la nuit des temps, des hommes et des femmes apparaissent et s’en vont, comme s’ils étaient dans le désir et le retrait à la fois.
Ces créatures ébouriffées, ces individus extravagants, ces anguilles blanches à face d’ange sont les éternels rescapés de l’Histoire. Ils ont traversé les plaisirs et les jours, mais aussi les chaos, les guerres et les pestes.
À plusieurs reprises, ils ont tenté des passages sur terre : rien ne leur a paru changer, les humains sont demeurés ce qu’ils sont, des êtres inconstants et de hasard. Ils nous rejoignent cependant et plongent dans nos yeux comme dans un miroir sans fond.
Toujours éclairante, la compagnie Mossoux-Bonté ne cesse de mettre en miroir les contrastes de nos modes de relation sociale et les paradoxes d’une imagination confrontée à ses énigmes. Dans ce monde revisité à l’aune de nos désordres et de nos effondrements, les deux artistes belges évoquent l’aventure humaine dans un semblant de comédie où l’imaginaire de la catastrophe ne se prive pas d’autodérision et d’humour.
« Obsessions, trouble, sinuosités entre les disciplines, surprenantes anfractuosités. Les matières que manipulent, traitent, diffractent Nicole Mossoux et Patrick Bonté ont en commun de charrier une inquiétante étrangeté. Depuis 1985, le tandem de créateurs imagine des univers se jouant des frontières. Elle est danseuse et chorégraphe, il est metteur en scène et dramaturge, leurs projets, pilotés alternativement et nourris d'arts plastiques, de musique ou de silences, autant que de psychanalyse, embrassent l'inexploré, la sensibilité et l'inconscient, tout en s'adressant à notre imaginaire. » Marie Baudet, 2018
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