Dernier volet d’une trilogie initiée avec Le Socle des vertiges, poursuivie avec Shéda, N’kenguegi s’inscrit dans le parcours d’un écrivain qui considère que « l’art, c’est s’échapper de la barbarie ». Grâce à une langue qui inscrit le réel dans l’imaginaire, une langue vivante, délirante, poétique, abrupte qui se déroule comme un flot charriant autant d’émotions que de colères, Dieudonné Niangouna ne cherche pas à émouvoir, à convaincre, à chercher le juste milieu et le consensus mou. Il attaque, il mord, il dérange, il met les points sur les « i ».
Il bouscule la langue française, la reconstruit plus tranchante, plus agressive, la réinvente en la rendant capable de faire entendre la douleur profonde de tous ceux qui subissent la violence d’un monde bouleversé. Pas de bavardage inconsistant qui assemble des jugements à l’emporte-pièce, mais une parole d’une impérieuse nécessité, ne refusant pas les contradictions, les hésitations, l’humour et la dérision, qui nous emmène avec force dans une traversée bouleversante. Traversée que, sous nos yeux, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants entreprennent jour après jour dans les eaux trop souvent mortelles de la Méditerranée mais aussi traversée que l’homme accomplit tout au long de sa vie, traversée des rêves et des cauchemars qui enflamment les esprits.
Dix comédiens et trois musiciens habiteront le monde foisonnant de Dieudonné Niangouna, nous entraînant dans les lieux les plus divers, passant d'un continent à l'autre. Ils seront tout à la fois les acteurs d'un théâtre dans le théâtre, des émigrés propulsés dans les mondanités parisiennes, un « type abandonné seul sur une barque », « un voyageur qui s'est fait piquer son rêve »... Dans cette vaste fresque qui multiplie les angles de vue, qui traverse le temps et l'espace, Dieudonné Niangouna joue avec les images filmées, met au centre du plateau la parole poétique, fait une part belle aux sons venus d'Afrique pour, dans l'urgence, nommer un état du monde, sans complaisance mais sous-tendu par un « acharnement à vivre ».
Jean-François Perrier
« Dieudonné Niangouna déploie une poétique de l’excès et de la résistance. Un théâtre aussi insolent que les obus des guerres du Congo (...) Nkenguegi est la chronique d’un monde en plein naufrage. » La Terrasse
« Le généreux metteur en scène s'empare de la thématique des migrants en mélangeant fiction et réalité, dramatique et burlesque. (...) Une œuvre chorale pour tenter d'embrasser la réalité dans sa foisonnante complexité. » Télérama
« Nkenguegi, nouvelle création foisonnante du dramaturge Dieudonné Niangouna, évoque le drame des migrants en Méditerranée (...) Une mise en abîme théâtrale qui se veut une critique de la société du spectacle. » AFP
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