Le sens ultime de ce travail est inscrit dans le dialogue entre les deux bûcherons, au troisième acte de la pièce : Il faut prendre la route du sang, mais au bout de la route du sang, on trouve la mort. La route du sang est la route de l’amour passionné et la passion mène à la mort. « Mieux vaut mourir saigné à blanc que vivre avec du sang pourri ».
Destin tragique des amants qui n’ont pu éviter l’attraction fatale. Un rite de mise à mort, donc, un sacrifice pour que la communauté ne soit pas mise en danger par la force destructrice de la passion.
C’est pour cette raison qu’on a sorti les amants de la communauté. Seuls les trois amants entreront dans l’arène, seuls ils joueront leurs rôles et iront au bout de leur destin. La communauté restera en dehors du cercle, elle servira d’agent provocateur pour faire en sort que le destin s’accomplisse.
Un combat féroce, « interdit à qui ignore la géométrie », comme le disait José Bergamin à propos de la corrida. Le taureau a son orbite ; le torero, la sienne. En entre orbite et orbite, il y a un point de danger où culmine le jeu terrifiant. Atteindre ce point de danger, c’est là le défi de ce travail.
Gustavo Frigerio
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris