Claudette Colvin, jeune fille noire des années 50 aux Etats Unis, ose un jour dire « non » dans un autobus et s'attire les foudres. Tania de Montaigne nous fait vivre son combat avec beaucoup de sobriété et de dignité. Pas de pathos, le propos n'en est que plus percutant. La mise en scène très réussie de Stéphane Foenkinos accompagne chaleureusement ce récit poignant.
Vous êtes noire, donc moins que rien.
Avant Rosa Parks, en mars 1955, Claudette Colvin, jeune Noire d’Alabama, dit non : elle ne cède pas dans le bus sa place à un Blanc. Tania de Montaigne s’empare de son propre texte et fait entrer l’auditoire dans la peau de son héroïne.
Comme tous les jours, Claudette achète son ticket à l’avant du bus mais doit monter à l’arrière. Places réservées, sorte de bétaillère. À l’avant, ce sont les Blancs. Mais quand ils n’ont plus de place, les Noirs doivent céder les leurs, à l’arrière. C’est la loi. La gamine noire, quinze ans à Montgomery, Alabama, ce 2 mars 1955, refuse de laisser sa place. Claudette Colvin dit non. On l’arrête, elle imagine le pire. Viol, prison, lynchage. « Sale pute noire », disent les policiers. Malgré tout, Claudette plaide non coupable et attaque la ville en justice, c’est une première. On n’en fera pas un exemple pour autant. On attendra Rosa Parks, couturière à la peau plus claire, qui, neuf mois après Claudette fera le même geste, bientôt soutenue par le jeune Martin Luther King. L’histoire est en marche. Claudette Colvin a tout permis, mais elle est celle qu’on a oubliée.
Écrivaine, chanteuse, chroniqueuse, Tania de Montaigne s’empare de son propre texte. Elle fait entrer son auditoire dans la peau de son héroïne. On avance dans la nuit de Montgomery, on revit l’année 1955, histoire récente. Publiée soixante ans après les faits par Grasset, lauréate du prix Simone Veil 2015, la biographie revient sur un temps contemporain où le Noir est une race inférieure, a fortiori si c’est une femme. Documents en fond de scène, photos d’archives, voix et témoignages, la mise en scène de Stéphane Foenkinos, réalisateur au cinéma de Jalouse, redonne la parole à Claudette Colvin qui vit encore aujourd’hui aux États-Unis ; elle a 81 ans.
Pierre Notte
« L’écrivaine et journaliste Tania de Montaigne monte sur la scène du Rond-Point pour révéler la vie et le destin de Claudette Colvin et rétablir l’histoire de celle qui aurait dû être Rosa Parks. Noire rappelle au passage que le mouvement des droits civiques s’est largement appuyé sur des femmes qui furent effacées de l’Histoire au profit des hommes. Brillant et nécessaire. » Guillaume Lasserre, Mediapart
« Un spectacle formidablement prenant que la romancière porte elle-même, montant sur le plateau pour la première fois. » Sylvain Merle, Le Parisien
« L’histoire n’a pas retenu son nom ? Tania de Montaigne fait d’elle l’héroïne d’un spectacle.Ce n’est pas du théâtre, c’est mieux : un témoignage revenu du passé et qui donne vie aux invisibles. » Joëlle Gayot, Télérama
« Dans une mise en scène quasi cinématographique de Stéphane Foenkinos, Noire nous transporte dans le Sud ségrégationniste des années 1950, à la rencontre d’une héroïne poignante évincée par la « grande histoire ». Gérard Biard, Charlie Hebdo
quelle performance quel texte quelle diction on vit le spectacle BRAVO
Un seul en scène réussi
Pour 2 Notes
quelle performance quel texte quelle diction on vit le spectacle BRAVO
Un seul en scène réussi
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