Quand Françoise apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, sa vie bascule.
Quand Françoise apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, sa vie bascule. Elle, la « championne » d'aïkido, doit mener un combat incertain contre un ennemi sans règle.
Nos Seins raconte, entre humour et colère, la traversée du cancer, le sien et celui d'autres femmes qu'elle a rencontrées. Ces récits croisés mettent en lumière et en poésie cette véritable odyssée, qui en dit beaucoup sur la place des femmes et de leur corps dans notre société.
« Point de pathos ici, juste la dignité et l'humour d'une actrice qui raconte sans plomber. » Télérama, TTT
Il y a trois ans, j’ai été kidnappée par un cancer du sein... Je me suis rendu compte que je ne savais rien. Rien de l’annonce du cancer, rien du processus thérapeutique, rien des traitements, rien du regard des autres, de la perte de son corps, de la honte.
J’ai parlé avec d’autres femmes. Elles m’ont confié qu’elles avaient caché leur cancer. Comme si de le dire était une manière d’avouer une monstruosité, un corps mutilé. Je modifiais la réplique de Tartuffe :
Couvrez ce « cancer » que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.
J’ai lu des récits, écouté des podcasts, visionné des films. Parmi ces sources d’inspiration, je retiens les lectures de Seins, de Camille Froidevaux-Metterie, Journal du cancer d’Audre Lorde, Im/patientes de Mounia el Kotni, La clinique de la dignité de Cynthia Fleury et les documentaires Notre corps de Claire Simon, Les seins dans l’art de Grit Lederer et la série d'Hortense Belhôte Merci de ne pas toucher diffusée sur Arte.
Prenant conscience de l’objectivation des corps des femmes et plus précisément des seins, j’ai compris que la manière dont on traite ce cancer raconte la manière dont la société traite les femmes.
J’ai ressenti le besoin d’écrire un objet théâtral féministe qui nous concerne toutes et tous.
Je commence la narration comme un « carnet de bord », au présent et à la première personne, « moi, je », elle se poursuit à la deuxième personne « toi, tu », pour marquer la séparation d’avec mon corps, et enfin à la première personne du pluriel, « nous, nos seins », parce qu’il s’agit d’une parole chorale.
Il est composé de plusieurs temporalités. Le présent de la narration est entrecoupé de souvenirs d’enfance et de projections dans le futur, celui d’après la maladie. Là, s’immisce peu à peu, Sainte Agathe, comme une figure intemporelle et mystique qui donne une dimension onirique à cette odyssée.
Des interviews de personnes vivantes ou disparues, des citations d’autrices et d’auteurs, des chiffres sourcés apparaissent en fond scène, comme des contrepoints que je ne vois pas et qui font entendre la singularité de chaque histoire, rendent visible la maladie et son arrière-boutique, déconstruisent les clichés, la sempiternelle question de la féminité, et questionnent la place des femmes et le traitement de leurs corps.
J’ai demandé à Morgane Janoir de m’accompagner pour construire un choeur, dont les voix fortes et puissantes forment un objet théâtral féministe qui nous concerne toutes et tous.
Françoise Lorente
Françoise Lorente nous présente son combat contre la maladie où son courage s'exprime avec clarté avec résolution. Quelle belle leçon de vie.
Pour 1 Notes
Françoise Lorente nous présente son combat contre la maladie où son courage s'exprime avec clarté avec résolution. Quelle belle leçon de vie.
2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris