On ne choisit pas sa famille mais on a toujours ce que l’on hérite !
À toutes celles et tous ceux qui auraient aimé choisir leur famille, dites-vous bien qu’il y a toujours pire ! Deux sœurs et deux frères se retrouvent pour le décès de leur mère. Règlements de comptes à tous les étages, la comédie dérape et glisse jusqu’au fond du trou.
« Un cercueil de chez Leclerc... À quand une pierre tombale de chez Jardiland ! »
« Un bonheur sans nom » Le Figaro
« Une comédie irrévérencieuse à souhait » Le Parisien
« La famille au microscope » Théâtral Magazine
« Une comédie vacharde et drôle. » Figaroscope
« Jolie et poignante » Gala
« On passe du rires au larmes » Europe 1
« Une férocité réjouissante » L'oeil d'Olivier
Si l’on a l’esprit à faire des généralités, on peut dire que l’écriture est d’abord une fenêtre thérapeutique, qu’elle peut soigner et peut-être même guérir. Ce qui n’est pas tout à fait vrai mais ce qui n’est pas non plus complètement faux. Pas tout à fait vrai parce que l’on s’aperçoit très vite qu’une fois la pièce écrite - et même si cela est toujours une question de survie que d’écrire - il nous faut chaque fois repartir de zéro. Sisyphe en son temps n’aurait pas dit mieux. Comme si ce que l’on avait couché sur le papier ou sur l’écran lumineux d’un ordinateur, s’évanouissait dès que la pièce prenait vie sur un plateau. Pas tout à fait faux, parce que le temps de l’écrit, et même s’il peut parfois être perturbant, peut cautériser des plaies nouvelles ou des blessures an-ciennes.
Ici, le thème est universel mais le drame, le chagrin et le deuil sont personnels. Ils sont liés à l’intime. Perdre une mère est sans doute l’ultime épreuve dans une vie d’homme et c’est cette épreuve que j’ai essayé de transposer dans cette pièce - non pour alléger ma tristesse mais parce qu’il me fallait en passer par là pour comprendre ce qu’il s’était réellement passé et ce que j’avais inexorablement perdu. Sous la comédie, féroce et vacharde, il y a l’amour d’un fils pour sa mère, les regrets et les moments de joie profonde. Il y a deux frères et deux sœurs qui se retrouvent pour organiser l’enterrement et si la comédie se joue là, le drame vient fendiller tous les faux-semblants. La famille. Le thème inépuisable de la famille parce que la famille c’est d’abord un panel de notre société. Il y a tout là-dedans, le meilleur et le pire, la trahison et la fidélité, le conflit et la trêve. Chaque fois qu’une sœur embrasse son frère, l’un des deux doit ressentir comme la pointe d’un couteau dans le dos, on pense d’abord que ça pique un peu mais l’entaille est profonde et au fil des fêtes, des mariages et des deuils, elle se creuse de plus en plus et cela finit par faire très mal.
Est-ce que la fratrie est basée sur un mensonge plus ou moins consenti, admis comme tel ? Ou est-ce au contraire un lien si fort, si indéfectible, qu’il nous enchaîne et nous laisse des stigmates aux poignets. Une femme meurt et c’est un tsunami, un raz-de-marée qui emporte tout sur son passage mais qui permet au fond de faire table rase du passé, tout ce qui ralentit, tous les non-dits, les insultes et les peurs.
Toutes mes pièces traitent de la famille - au sens le plus générique du terme. Sans doute parce qu’elle n’en finit pas d’ouvrir des fenêtres, que nous autres, auteurs, nous empressons d’enjamber pour voir ce qui se passe de l’autre côté. Car c’est de l’autre côté que cela se passe toujours. La terre et le ciel. La vie et la mort. La salle et la scène.
En confiant la mise en scène à Guillaume Sentou, à son sens du rythme et du comique de situation, la pièce va trouver sa véritable musique. La filiation, quant à elle - et même si elle se cache parfois entre deux rosseries - viendra surprendre le spectateur là où il ne s’y attendait pas. C’est cette comédie noire, abrasive et émouvante que j’ai voulu écrire et Guillaume Sentou l’a bien compris en réunissant autour de lui quatre comédiens qui se connaissent si bien, qu’ils forment déjà une famille. La leur. La nôtre.
Stéphane Guérin
34 rue Richer 75009 Paris