Après sa rupture vénitienne avec Georges Sand, Musset rentre à Paris, seul, en 1834, et poussé par son entourage, il se remet à l’écriture de « On ne badine pas avec l’Amour », qu’il avait abandonnée. Il reçoit le 15 avril une lettre de Georges Sand, dont la tonalité et certaines idées se retrouveront transposées dans la pièce.
« Oh ! mon enfant, mon enfant ! que j’ai besoin de ta tendresse et de ton pardon ! Ne parle pas du mien, ne me dis jamais que tu as eu des torts envers moi. Qu’en sais-je ? Je ne me souviens plus de rien, sinon que nous avons été bien malheureux et que nous nous sommes quittés. Mais je sais, je sens que nous nous aimerons toute la vie avec le cœur, avec l’intelligence, que nous tâcherons, par une affection sainte, de nous guérir mutuellement du mal que nous avons souffert l’un pour l’autre, hélas non ! ce n’était pas notre faute, nous suivions notre destinée, et nos caractères plus âpres, plus violents que ceux des autres, nous empêchaient d’accepter la vie des amants ordinaires. Mais nous sommes nés pour nous connaître et nous aimer, soi-en sûr… » Georges Sand
L’essence de cette pièce, c’est le problème de deux adolescents face à l’amour, leur inexpérience devant la découverte du sentiment et l’incompréhension mutuelle qui en découle.
10, rue des Cinq Diamants 75013 Paris