Feydeau est plus féroce et comique que jamais. La machine matrimoniale est lancée à grande vitesse en emportant tout sur son passage.
Le couple petit-bourgeois est bousculé, entrainé dans une spirale infernale qui fait voler en éclats toute velléité de bon goût et de bienséance.
L’étroitesse, l’inculture des bobos de la Belle Epoque, leurs calculs mesquins se transforment en gags sublimes et dérisoires, en effets de miroir actant définitivement le large désastre conjugal dans lequel ils se sont jetés.
Dans ces dernières pièces en un acte, Feydeau devient, Incontestablement, le maître absolu de l’entomologie conjugale.
On purge Bébé !
Un fabricant de vases de nuit se retrouve rattrapé par la fonction première des objets qu’il fabrique. Au risque d’en perdre la vente exclusive pour l’armée. Une pièce qui tourne autour du pot...
Feu la mère de Madame
Une annonce nocturne bouleverse la vie monotone d’un couple. Monsieur se voit contraint d’enlever sa perruque pendant que Madame s’évanouit. Les paliers des appartements parisiens ne sont pas sûrs. Feu à l’étage...
Dans ces dernières pièces, Feydeau passe du vaudeville à la comédie de mœurs.
Le trait s’affine, s’aiguise, se fait plus précis, tranchant. La mise en scène s’emploie à créer des effets de loupe, de mise en résonnance de situations déployées en huit-clos, véritable vivier d’observation dans lequel se débattent les personnages au sommet de leurs turpitudes et de leurs tromperies. Les changements de rythme, le jeu des acteurs au plus près de l’épiderme impulsent au mieux les rouages de ces farces conjugales. Feydeau ne disait-il pas : « je n’analyse pas mes héros, je les regarde agir, je les entends parler ; ils s’objectivent en quelque manière ».
8, rue de Nesle 75006 Paris