Le vieux professeur Serebriakov s’est retiré à la campagne, dans la maison de sa première épouse. Cette arrivée perturbe la vie paisible de sa fille Sonia et d’oncle Vania, qui à eux deux exploitent tant bien que mal le domaine. D’autant que l’attention de tous - y compris celle d’oncle Vania et du médecin Astrov - se cristallise bientôt sur Elena, la seconde et très désirable épouse du professeur…
Une maison labyrinthe. La chaleur d’une soirée et d’une nuit de juillet. Un monde étouffant où des hommes et des femmes tentent d’aimer, de haïr, de tuer, de vivre enfin une fois pour de bon. Ils se cherchent, se parlent à mots cachés, se frôlent, se fuient. Le sol a beau se dérober sous leurs pieds, ils continuent de danser, funambules ratés, émouvants et comiques, personnages de rires et de larmes crucifiés entre l’exubérante illusion de leurs désirs et la morne solitude de leur réalité.
Oncle Vania est publié en 1897. Tchekhov meurt en 1904. En 1905 les matelots du Potemkine se mutinent. Pièce crépusculaire, Oncle Vania est pourtant une oeuvre d’une extraordinaire vitalité, jeune et riche de tous les espoirs de Tchekhov. Le rythme est rapide, affolé parfois, on frôle le vaudeville. C’est que tous les personnages - et cela nous rapproche singulièrement d’eux - sentent confusément qu’ils dansent sur un volcan et doivent saisir la dernière chance qui leur est offerte. Un autre monde est à réinventer. Mais ils ne savent pas encore lequel.
Nous avons choisi de jouer la traduction originale d’Arthur Adamov. D’une grande qualité littéraire, ce texte ne gomme rien des aspérités de l’oeuvre originale, lui conservant ses brusques changements de régime et ses dérapages - contrôlés ou incontrôlés. Un beau texte, à la fois fidèle et contemporain.
Marcel MAréchal et François Bourgeat
Traduction Arthur Adamov.
« J’ai vu ces jours-ci Oncle Vania – je suis rentré chez moi abasourdi, chaviré par votre pièce. Votre Oncle Vania est une forme absolument nouvelle dans l’art dramatique, un marteau avec lequel vous cognez sur les têtes vides du public. Dans le dernier acte, quand le docteur parle de la chaleur qu’il doit faire en Afrique, je me suis mis à trembler d’enthousiasme devant votre talent, et à trembler de peur pour les gens, pour notre vie, misérable, incolore. Quel drôle de coup – et comme il est précis – vous avez frappé là ! En écoutant votre pièce, je pensais à la vie qu’on sacrifie à une idole, à l’irruption de la beauté dans la vie miséreuse des gens et à beaucoup d’autres choses graves, fondamentales. » Maxime Gorki
Place des Quinconces 37120 Richelieu