Orlando

Marseille (13)
du 9 au 10 décembre 2003

Orlando

Dans la très fertile production de Haendel (39 opéras), cet opéra est particulièrement remarquable par la scène de folie, célèbre, à juste titre dans laquelle Orlando s'imagine en Enfer et qui se situe quant à son style entre la basse chromatique de Purcell et une anticipation par son rythme des Furies dans l'Orfeo de Gluck.

Note d'intention
Succès oblige : Orlando est de retour

"Oublions Charlemagne, Durandal et Roncevaux : le Roland (Orlando) des opéras baroques, depuis les Italiens et l'Orlando furioso de l'Arioste est moins un preux qu'un amoureux. Le héros de tant de batailles ne gagnera pas celle du cœur : la belle Angélique, princesse du Cathay, lui préfère Medoro, prince africain. Orlando est non seulement vaincu par l'amour mais par la fureur, la folie. 

Dans l'opéra de Haendel, la fraîcheur poétique de la nature s'oppose à la nature frénétique du héros fou de passion et sert de cadre aux idylliques et mélancoliques amours des autres personnages : la bergère Dorinda aime Médor qui aime Angélique, aimée vainement par Roland, sous le regard sévère et ironique du sage et bougon Zoroastre. Les uns pleurent, d'autres rient, mais dans le bonheur commun d'une musique sensuelle et merveilleuse. 

Dans la très fertile production de Haendel (39 opéras), cet opéra est particulièrement remarquable par la scène de folie, célèbre, à juste titre dans laquelle Orlando s'imagine en Enfer et qui se situe quant à son style entre la basse chromatique de Purcell et une anticipation par son rythme des Furies dans l'Orfeo de Gluck. 

Le poème de l'Arioste m'a toujours fascinée. Ses héros furieux, ses princesses guerrières prônant la liberté d'aimer avec une belle amoralité dans un monde de magiciennes, de monstres, de génies ailés m'enchantent. Cette épopée foisonnante requiert certes, une âme d'enfant qui s'extasie mais aussi une expérience de la douleur amoureuse bien adulte, celle-ci. 

La "folie" d'Orlando comme celle de Tristan ou de Lancelot nous ramène à ce moment de "raptus" où le héros est foudroyé par la douleur de l'abandon et de la jalousie. Seule la magie pourra le sauver de la folie destructrice. Il recouvrera la Raison et choisira (mais n'est ce pas un choix par défaut ?) la gloire militaire. C'est ce héros errant, halluciné qui m'émeut et me touche au cœur dans l'Orlando de Haendel." 

Françoise Chatôt

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Souvenez-vous : début mars 2003, Orlando à guichet fermé, public et presse unanimes, triomphe absolu. Marseille ainsi découvrit et consacra dans le rôle-titre Roméo Cornelius (archange venu de Roumanie), Carla Huhtanen (Angelica de glace et de feu), Scott Belluz (contre-ténor), Tomoko Takeuchi (perle rare du Japon) et l’impressionnant Jean Vandassi, Jean-Marc Aymes et ses irremplaçables musiciens ayant su ciseler de notes d’or cette folie furieuse, habillée par Eliane Tondut.
La vox populi étant imparable, Orlando de Haendel, coproduction Cie Deus Ex Machina / Théâtre Gyptis est de retour, pour le plus grand bonheur des spectateurs et la plus grande gloire du Baroque triomphant.-  Edmée Santy

[…] Cette magnifique idée de la passion (folie) matérialisée par ces liens, cette corde rose dont Angélique attache et entrave symboliquement, contre l’arbre de l’union érotique et du supplice, le héros lié et aliéné à elle par les nœuds de l’amour fou : c’est le fil d’Ariane du labyrinthe des cœurs, qui sauve l’élu mais en terrassant le déchu. Le fil de l’écriture qui inscrit les initiales des amants heureux dans la chair des arbres mais fil perdu de la raison et du cœur déchiré de l’amoureux éconduit. Un simple geste, décliné par trois personnages dit la puissance de l’amour : d’entrée Roland, le guerrier vainqueur, d’avance vaincu, symboliquement dépose sa cuirasse et arme, armant ainsi le sein d’Angélique qui les passe à Médor : passation des pouvoirs de la femme aimée qui virilise ou castre l’homme choisi ou rejeté. Dépossédé, le héros ne peut être que possédé et c’est cette descente littérale aux enfers, cette plongée au fond de soi, cette schizophrénie que montre Chatôt. C’est là l’intérêt majeur de ce travail : faire des personnes de personnages qui n’étaient que des stéréotypes, faire sentir l’humain derrière le cliché en faisant de jeunes et beaux chanteurs, issus du CNIPAL, de vrais comédiens. - Benito Pelegrin 

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Informations pratiques

Gyptis Théâtre

136, rue Loubon 13003 Marseille

Spectacle terminé depuis le mercredi 10 décembre 2003

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Spectacle terminé depuis le mercredi 10 décembre 2003