Outremer invite le spectateur à venir plonger dans les profondeurs de l’Être.
La surface scintillante d’une étendue d’eau qui telle une peau frémit sous le vent, laisse hors de vue la complexité des fonds marins : paysages insoupçonnés peuplés d’étranges créatures.
Nos pores respirent et assurent l’interface entre le dedans et le dehors. Il arrive cependant que nos fluides corporels trahissent notre contenance sociale : larmes, sueurs froides, souffrance, jouissance. Laissons-nous dès lors la possibilité de faire corps avec nous-même, avec tout notre Être.
À la manière d’une odyssée abyssale, Outremer explore nos élans secrets, habituellement gardés sous silence. Une odyssée abyssale L’élément eau sera traité à travers la présence d’éponges, ainsi que lors de vidéoprojections à même la peau. Les corps luminescents des danseurs émergent d’une scène dont les contours se perdent dans l’obscurité.
( Chorégraphe Sébastien Ly - Compagnie Kerman)
« Si au moins, je pouvais entendre ce soir un peu de Wagner » Charles Baudelaire.
Le Romantisme, et les sujets qui y sont rattachés tels que l’amour, la mort et le fantastique, sont devenue des outils de recherche chorégraphique. En lisant les Fleurs du Mal, l’air des préludes de Wagner est venu s’inscrire comme une toile de fond aux poèmes de Baudelaire, les deux oeuvres s’assemblant dans une même esthétique funeste et mélancolique. Le geste en deviendra épuré, tenu et précis. La chorégraphie jouera sans cesse entre une abstraction et une expressivité
( Chorégraphe Arthur Perole - Cie F )
P = mg est la formule physique du poids, force de pesanteur exercée par la Terre sur un corps massique en raison uniquement du voisinage de la Terre. Cette force est omniprésente, elle s’applique à chaque particule du corps et nous tire constamment vers le bas, tandis que par accoutumance cette conscience nous échappe.
Parallèlement à cette dimension physique inévitable, j’ai voulu mettre en relief une dimension psychologique tout autant universelle, ce poids souvent inconscient qui nous détourne de nos objectifs ou freine notre avancée. Celui-ci peut provenir d’autrui comme aussi et surtout de soi-même, par peur, croyance ou à priori... Je pense que si le cadre familial dans lequel j’ai grandi ne s’était pas autant opposé à mon envie de danser, je n’en aurai peut-être jamais fait mon métier.
Sur un plateau dépourvu de tout élément de décor, P = mg est une expérimentation, une mise en situation dans laquelle la gravité serait décuplée afin d’imaginer les différentes étapes que traverserait un corps pour s’adapter et surpasser une telle situation. Comment cette contrainte peut au contraire devenir une force et s’en servir comme marchepied pour viser encore plus loin, plus haut, et finalement permettre au corps d’atteindre l’état où justement sans cette difficulté à surmonter, il n’aurait peut-être jamais abouti.
( Chorégraphie et interprétation Jann Gallois Compagnie BurnOut )
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris