On connaît maintenant le parcours singulier de Paco Dècina qui, de chorégraphie en chorégraphie, va vers l'essentiel et nous donne à voir et à vivre une danse fondée sur l'intuition et la mémoire, une danse qui refuse l'anecdote et nous laisse lire à corps ouverts.
Limpidité, harmonie, immobilité vibrante, mouvement infini, tension, épure, chant des corps sont les mots qui reviennent dans la presse.
Le chorégraphe, lui, parle de cet "espace blanc" qui est un moyen d'investigation sur nous-mêmes, le lieu où laisser surgir ce qui est enfoui. Indigo prolongera sa recherche de la mise en lumière de l'invisible.
"Depuis plusieurs années, dit-il, je m'interroge sur ce que la danse dévoile et met en lumière. Comment elle transforme la masse des corps en mouvement et comment ses rythmes et ses fréquences nous révèlent quelque chose de "l'impalpable".
Dans la théorie ondulatoire qui considère la lumière comme une vibration chromatique, l'octave qui représente le spectre des couleurs n'occupe qu'une petite place dans l'échelle des phénomènes vibratoires et c'est la seule qui peut être visible à l'oeil humain.
Mais pour être visible la lumière doit rencontrer un obstacle sur lequel se réfléchir et se projeter ailleurs. Par cette "rencontre impact" elle révèle les formes et nous permet de les nommer."
Après le très beau duo qu'il dansait avec Valeria Apicella, Paco Dècina va lancer dans "l'espace blanc" les danseurs de sa compagnie, dans cette interrogation sur cet aspect révélateur de la lumière.
Paco Dècina et sa compagnie sont en résidence au Théâtre de la Cité internationale pour trois ans.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris