Un spectacle de Dominique Féret d'après l'oeuvre de Pier Paolo Pasolini.
"Ce qui me frappe encore, en relisant mes vers, c'est de me rendre compte du degré de naïveté des effusions auxquelles je m'y livrais : vraiment comme si j'écrivais pour des gens qui ne pouvaient que beaucoup m'aimer. À présent, je comprends pourquoi je me suis attiré tant de défiance et tant de haine". P.P. Pasolini
"La honte suprême ne réside pas dans l'auto-exclusion ni dans la soif de sainteté, mais dans le fait d'être ambigu ou du moins déchiré, entre la tentation de s'exclure et la recherche du succès ". P.P. Pasolini
"Je passe des journées entières à chercher la signification de certains termes auxquels notre oreille s'est accoutumée, au point qu'ils sont vidés d'humanité. Songez, par exemple, au mot "chômeur". C'est quelqu'un qui ne travaille pas, quelqu'un qui n'a pas de travail. Quelle chose abstraite, n'est-ce-pas ? En attendant, nous ne savons pas où il vit, dans quelle maison il habite, ce qu'il a mangé aujourd'hui". P.P. Pasolini
Déjà, en 1947, dans un récit écrit à l'âge de vingt-cinq ans, Pier Paolo Pasolini témoignait de son extrême souci de l'humanité, de son amour surtout. À Elsa Morante, qui aimait le taquiner sur son narcissisme, il opposait à son supposé amour de lui-même son amour malheureux pour le monde.
Un spectacle Pasolini :
hommage,
oui,
mais hommage joyeux,
entendre sa douceur à nous convaincre de la nécessité
de notre rédemption ici et maintenant,
pour ici et maintenant,
contemplation,
oui,
mais contemplation fiévreuse,
contemplation loin de je ne sais quel chamanisme,
aller vers la lucidité,
vers l'humour donc.
Notre pari :
envoyer quelques beautés extraites de ses poèmes,
asséner quelques vérités prophétiques
et danser,
comme aurait pu le faire Ninetto Davoli, ou comme l'imaginait Pasolini quand il fait dire
dans son film La Ricotta au metteur en scène joué par Orson Welles à qui un journaliste
demande :
"Que fait Fellini ?"
"Fellini ? ... Il danse ! ..."
Dominique Féret
76, rue de la Roquette 75011 Paris